dimanche 14 mars 2010

Salaires indécents, bis repetita

Le problème quand on fait un blog, c’est qu’au bout d’un moment on se répète… Là cette semaine, c’est le palmarès des sportifs français les mieux payés qui vient d’être publié : Thierry Henry, Sebastien Loeb, Karim Benzema, tous dépassent les 7 millions d’€ annuels. C’est scandaleux, c'est indécent, mais personne n’y prête attention. Certes, d’après un sondage de M6 présenté au JT hier, 86% des Français trouvent que les sportifs de haut niveau gagnent trop d’argent, mais on n’a pas entendu grand monde applaudir quand Roselyne Bachelot, contre l’avis de Rama Yade, a supprimé il y a quelques mois le DIC, une niche fiscale taillée sur mesure pour les footballeurs de Ligue 1. L'espace médiatique a été occupé par Aulas and co, qui, une fois encore, ont râlé contre la fiscalité trop élevée en France...

Et lorsque Sarko a évoqué le sujet des revenus des sportifs lors de son dernier one man show sur TF1, personne n’a vraiment relevé non plus. Pendant ce temps, les grands patrons (à juste titre) font l’objet de toutes les critiques. Pourtant, quand on compare leurs revenus annuels à ceux de Thierry Henry (18 millions d’€), aucun d’entre eux ne fait le poids. Le patron le mieux payé de France, Bernard Arnault , touche 16 millions d'€ par an, soit 2 millions de moins que Thierry Henry. Certes Bernard Arnault, me direz-vous, a une fortune personnelle estimée à plusieurs milliards. C’est vrai. Mais le paquet de biffetons amassés par Titi commence à avoir de la gueule lui aussi. Et à titre de comparaison, le « pauvre » cumulard Henri Proglio, qui s’est retrouvé au milieu d’une polémique politique l’année dernière, toucherait dans les 2-3 millions par an.

Pourquoi si peu de haine ? Il paraîtrait que la réussite financière des sportifs nous importune moins qu’elle ne nous fait rêver : ces gamins des cités ou des classes moyennes qui percent dans le foot, ca pourrait être notre fils ou notre neveu demain ou après demain. Les salaires mirobolants de Zidane, Ribéry ou Henry sont perçus comme une forme de redistribution des richesses. C’est pourtant tout l’inverse : ils enferment les jeunes des quartiers pauvres dans l’idée que seul le sport est la voie du succès pour eux.

Les solutions sont connues, maintes fois évoquées ici ou là, jamais mises en place, même à titre provisoire. Il nous faut rapidement un salary cap, un plafonnement des salaires des joueurs de football en Europe. On doit supprimer d’urgence les exemptions fiscales scandaleuses pour les sportifs,
en particulier en Espagne, en Angleterre et en Italie, véritables paradis fiscaux pour sportifs. Enfin, il est temps de libérer le foot et le sport pro de l’emprise des sponsors et de leur argent facile.

Le problème quand on fait un blog, c’est qu’au bout d’un moment on se répète…
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