mercredi 31 décembre 2008

Alter-Top Five : les 5 faits marquants du sport mondial en 2008

Le journaliste canadien Declan Hill est élu AlterSportif de l'année 2008.

Joyeuses fêtes, fidèles Alternautes. Comme tous mes confrères bloggueurs sportifs, je vais moi aussi exécuter la figure imposée de cette fin d’année, à savoir mon classement des faits sportifs les plus marquants en 2008. En avant pour l’Alter-Top Five 2008 !

1) Marion Jones purge une peine de 6 mois de prison

Enfin une victoire pour la lutte anti-dopage aux Etats-Unis, après des années d’impunité pour les tricheurs. Marion Jones écope de 6 mois ferme, non pas pour faits de dopage, mais pour parjure. Outre-Atlantique, on ne rigole pas avec les serments solennels… Marion purge sa peine en silence et, il faut le souligner, avec une certaine dignité. Elle a perdu ses médailles, mais, à mon sens, elle a retrouvé son honneur.

2) Lance Armstrong et les autres cyclistes dopés remontent en selle

Si l’athlétisme commence à faire son ménage (j’ai bien dit « commence »), le cyclisme, lui, fait un joli rétropédalage. Deux faits marquants en 2008. D’abord chez ASO, la société propriétaire du Tour de France, la lutte des clans tourne à l’avantage des « laxistes ». Ensuite, étrange coïncidence, Lance Armstrong, l’athlète symbole du négationnisme du dopage, annonce son come-back. Lance participera au Tour 2009. Aussitôt l’Union Cycliste Internationale accepte de renier ses nouvelles règles anti-dopage pour lui permettre de participer préalablement au Tour d'Australie. Quelle mascarade ! Mais Armstrong n’est pas seul : on annonce pour 2009 les retours d’Ivan Basso, de Rasmussen, de Vinokourov et même de Floyd Landis.

3) La flamme olympique ne brille plus

L’image symbole qui restera de ces JO de Pékin, c’est certainement cette flamme éteinte par un security officer chinois à Paris, sous les yeux ébahis de David Douillet… Dans cette affaire, le comité olympique français s’est totalement ridiculisé… Rappelez-vous, certains athlètes français voulaient porter un badge « Pour un monde meilleur » à Pékin… ça ne mangeait vraiment pas de pain… mais le comité olympique français, véritable poule mouillée, l’a refusé à nos athlètes. La honte ! Et bravo à Reporters Sans Frontières pour leurs actions coup de poing, même si je pense qu’il était tout à fait légitime que Pékin organise les Jeux 2008.

4) Les athlètes chinois sont des esclaves

Aux débuts des JO, aux temps de Coubertin et consorts, l’amateurisme était la règle. Puis vint, après guerre, le professionnalisme. Eh bien voici venu le temps de… l’esclavagisme ! Et les Chinois ont une longueur d’avance sur les nations occidentales dans ce domaine. Repérage systématique dans les écoles primaires d'enfants présentant du potentiel, enrôlement forcé de ces enfants dans les clubs, entraînement ultra-intensif, sélection d’enfants dans des compétitions internationales interdites aux moins de seize ans. Les Chinois n’ont reculé devant rien pour atteindre haut la main leur objectif nationaliste : devancer les Etats-Unis au classement des médailles.

5) Matchs truqués : la fin de l’omerta

La parution de « Comment truquer un match de foot » du Canadien Declan Hill, a révélé au grand public un problème majeur : de nombreux matchs de foot pro sont truqués, à tous les échelons de compétition. La Coupe du Monde n’est pas épargnée. Les instigateurs de cette corruption sont en premier lieu les mafias asiatiques, qui blanchissent et font fructifier leur argent sale en pariant sur des matchs qu’elles truquent. Mais elles ne sont pas les seules coupables… Rappelez vous de Bernard Tapie et de l’affaire OM-VA ! Bravo à Declan Hill, à Denis Robert et aux autres journalistes qui ont le courage d’enquêter sur les trucages de matchs. Grâce à eux, certaines langues commencent à se délier. Pour moi, Declan Hill est vraiment l’AlterSportif de l’année !
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dimanche 21 décembre 2008

F1 : de moins en moins d’argent, d’écuries, de grands prix, mais de plus en plus de circuits !

La construction d’un nouveau circuit de F1 en Ile-de-France est un non-sens économique et écologique. Qu’importe : François Fillon, fan de sport auto, et Lagardère, grand ami du Président, en ont décidé ainsi.

Je ne sais pas si on doit s’en réjouir, mais là j’ai vraiment l’impression que le pronostic vital de la Formule 1 est comme qui dirait «engagé»… La F1 agonise sur fond de crise de l’industrie automobile… Honda, qui dépense tout de même la bagatelle 350 millions d’euros par an dans la F1, vient d’annoncer la fermeture de son écurie pour l’année prochaine. Du coup, Max Mosley, le président de la fédération internationale des sports automobiles, considère lui-même que si une nouvelle écurie, demain, jette l’éponge, le championnat de F1 ne sera plus « crédible ».

Cette incertitude n’empêche pas nos responsables politico-industriels de défendre la construction d’un nouveau circuit en Ile-de-France pour accueillir le GP de France 2010 ! (si d’ici là la F1 n’a tout simplement pas rendu l’âme). Après l’échec du projet Largadère-Prost-Disneyland à Marne-la-Vallée, Pierre Bédier, président du Conseil Général du 78, croit son heure venue. Il veut un Grand Prix dans les Yvelines ! Un premier projet de tracé de circuit, au cœur de Versailles, a été tenté il y a un an ou deux, sans succès. Etienne Pinte, maire de Versailles, un mec plutôt raisonnable, avait vite mis fin à ce délire…

Un nouveau projet a alors été lancé, du côté de Flins et des Mureaux, avec construction d’un circuit tout beau tout neuf au milieu de champs de culture bio ! Mais le maire de la petite commune limitrophe de Mezy-sur-Seine, épaulé par l’avocate Corinne Lepage, organise la fronde des riverains. Leur collectif « Flins sans F1 » fait pas mal de bruit. La presse en parle, et ils ont même ouvert un compte sur Facebook ! Trop tendance les écolos du sept-huit ! Et les riverains de Sarcelles, où se situe un projet concurrent de nouveau circuit en Ile-de-France, commencent eux aussi à se mobiliser ! AlterSport vous dit bravo !

La construction d’un nouveau circuit de F1 en Ile-de-France est en effet un véritable scandale, un non-sens économique et écologique. Qu’importe : François Fillon, fan de sport auto, et Lagardère, grand ami du Président, en ont décidé ainsi. Espérons que leurs projets sans queue ni tête finiront bientôt… en tête à queue…

PS : Petit rappel d’un précédent AlterPost : la France a déjà un circuit tout à fait adapté à la F1. Mais manque de bol, il est situé dans la Nièvre, à Magny-Cours, à 3 heures de Paris. La Nièvre, Bernie Ecclestone, l’argentier de la F1, ne veut plus y poser son hélico, il trouve que c’est trop loin et rempli de bouseux...
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jeudi 18 décembre 2008

Le sport français est-il macho ?

Le sport féminin français est déprimé. A qui la faute ? Au machisme ambiant de la société ? Ou à des causes plus systémiques ?

Il est de bon ton, en France, de se moquer du modèle américain, de son prétendu « communautarisme ». Pourtant, il y a bien un domaine où les Etats-Unis ont des leçons à nous donner : le sport féminin !
Les Américaines, aux derniers JO de Pékin, ont non seulement conservé leur titre en football et dominé de la tête et des épaules la compétition de basket, mais elles ont aussi créé la surprise en volley en arrachant l’argent. Au final, les Américaines ont totalisé 53 médailles, seulement 4 de moins que les Chinoises.

Côté Françaises, Pékin, c'était Waterloo morne plaine. 7 petites médailles. Soit à peine 17% de l'ensemble des médailles tricolores. Une situation qui devrait inquiéter notre sous-Ministre Laporte. On sait bien que ce qui l'intéresse lui, c'est les résultats, les médailles, les titres, les sacres. Pas l'éducation sportive populaire, non, mais plutôt l'élite. Eh bien l'élite féminine française est aujourd'hui mal en point. Les Flessel, Manaudou, Pérec et Mauresmo n'ont pas encore trouvé d'héritières.

Alors aidons Laporte à reconstruire le sport féminin français et jetons un œil outre-Atlantique, si vous le voulez bien. Là bas, dans les universités, qui constituent le creuset du sport d’élite, s’applique ce qu’on appelle le Title IX (prononcez title nine). C’est un amendement de non-discrimination voté en 1972. Il a en fait essentiellement été appliqué dans le milieu du sport universitaire. Le Title IX stipule que les hommes et les femmes doivent se voir accorder les mêmes opportunités de pratique sportive, à tous les échelons. Concrètement, pour la plupart des disciplines, le sport féminin est financé à même hauteur que le sport masculin. D’où, par exemple, la domination incontestée des Américaines dans le soccer mondial.

Et en France alors ? Un chercheur de l’INSEP, cité par la Croix, relève que la pratique sportive des Françaises serait globalement en recul, notamment dans les banlieues chez les adolescentes. Sous-entendu que le machisme ambiant dans les cités et l’influence grandissante d’un Islam conservateur imposeraient aux jeunes filles une pudeur incompatible avec une pratique sportive. C’est peut-être pas faux… Un colloque sera d’ailleurs organisé à ce sujet à Aubervilliers en janvier...

Mais le machisme de la société est un coupable un peu facile... Car chez le spectateur le sport féminin a le vent en poupe. Tennis, hand, athlé, judo : nombreuses sont les disciplines où la compétition féminine internationale, jugée plus gracieuse que la masculine, a acquis au fil des ans ses lettres de noblesse télévisuelles.

Il faut plutôt chercher des causes systémiques à la dépression du sport féminin français. Du côté des dirigeants et des entraîneurs, peu de places sont en effet laissées aux femmes. En France, seulement 14% des cadres techniques sportifs sont des femmes, selon l’INSEP.

Et regardez les principales fédérations. En connaissez-vous une qui ait déjà été dirigée par une femme ? Foot : Jean-Pierre Escalettes ; basket : Yvan Mainini ; hand : Joël Delplanque ; athlétisme : Bernard Amsalem ; natation : Francis Luyce ; judo : Jean-Luc Rougé. Et tous ces mâles bien blancs, et d’autres encore, forment ensemble notre Comité National Olympique. Avec le succès qu’on lui connaît. Alors rêvons... d'une nouvelle présidente, en lieu et place du vaillant Henri Serandour... Cela ferait peut-être le plus grand bien au Comité Olympique Français, un peu comme au Medef… Si une femme (Laurence Parisot) a réussi à détrôner le Baron Sellières, il est temps qu’une femme, enfin, succède aux mâles héritiers du Baron de Coubertin…
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mardi 9 décembre 2008

Eperviers du Togo : la chasse est ouverte

L’affaire Avlessi, avec ses zones d’ombres, confirme que les petites nations d’Afrique sont une proie facile pour les tricheurs du foot mondial.

Ce 9 décembre, c’est la journée mondiale de lutte contre la corruption. J’ai du mal à choisir un exemple pour illustrer l’importance de ce fléau dans le sport moderne… Corruption des membres du CIO pour l’attribution des JO (corruption avérée pour les Jeux de Salt Lake City, corruption soupçonnée pour quasiment tous les autres JO sous Samaranch)… Corruption des juges de patinage artistique (ou plutôt « arrangements » entre voisins géographiques)… Le choix est si vaste…

Ces faits sont déjà largement documentés et je préfère donc évoquer aujourd’hui, sur ce sujet sensible et polémique, le sort d’un petit pays de football dont on parle peu : le Togo, classé 121ème sur 180 au classement international de la corruption publié par Transparency International et 91ème sur 207 au classement FIFA.

Pourquoi le Togo ? Car une guerre des clans, sur fond de scandale de trucage de match, fait rage au niveau de la Fédération Togolaise de Football (FTF)… 3 fortes têtes briguent le fauteuil de Président de la Fédé…

Rock Gnassingbé d’abord. Ancien Président de la FTF au moment de la qualification historique du Togo pour la Coupe du Monde 2006, Rock n’est autre que le fils du défunt Président de la République (Gnassingbé Eyadema, grand ami de Mitterrand et de Chirac) et donc frère du présent Président de la République (Faure Gnassingbé, bon pote de Sarko). Vous m’avez suivi ? Retenez que Président de la Fédé de foot, au Togo, est un poste hautement stratégique : les plus hauts membres du clan Gnassingbé/Eyadéma, au pouvoir au pays depuis 1967, cherchent à s’y placer ! Le principal problème de Rock, c’est qu’il était aussi en poste lors du calamiteux Mondial 2006 et qu’il n’avait pas pu enrayer la descente aux enfers des Eperviers : démission de l’entraîneur Otto Pfister quelques jours avant le premier match face à la Corée du Sud, menace de grève des joueurs en plein Mondial, résultats sur le terrain catastrophiques, soupçons d’émigration clandestine de faux supporteurs togolais en Allemagne etc. La seule chance de gagner aujourd’hui pour Rock ? Emerger en homme providentiel, après une lutte fratricide entre les 2 autres candidats.

Le favori est l’actuel Prési, et candidat à sa propre succession, l’illustre Tata Avlessi. Homme d’affaires dans le civil. Originaire d’un tout petit village, Masseda, où il a fait construire un stade de plusieurs milliers de places ! L’Union Sportive de Masseda, son joujou, est une espèce d’Hoffenheim togolais. Tata Avlessi a les faveurs des stars l’équipe nationale : Emmanuel Adebayor a même refusé récemment de jouer un match amical avec les Eperviers au prétexte qu’Avlessi n’était pas présent dans les tribunes. Le problème, c’est que Tata Avlessi est le principal accusé dans une sombre affaire de corruption de match. Les faits se déroulent en 2007 à Lomé. Il s’agit du match Togo-Tunisie de la CAN des moins de 17 ans. Tata Avlessi aurait fait remettre la somme de 1.100.000 CFA (à peine plus de 1500 €) à l’arbitre gambien du match pour que celui-ci aide le Togo à gagner. Somme remise par l’intermédiaire d’un arbitre togolais, magistrat dans le civil ! Manque de pot, le Togo a perdu le match, en plus l’arbitre gambien en a parlé à son assistant et l’affaire est remontée jusqu’à la Confédération Africaine de Football (CAF), laquelle a suspendu Tata Avlessi de ses fonctions de Président de la FTF. Tata a fait appel auprès du Tribunal Arbitral du Sport de Lausanne. Il se dit victime d’une machination, d’un règlement de comptes de ses opposants à la FTF. Compte tenu de la confusion de la situation et des vices de procédures successifs, il a été rétabli dans ses fonctions. Il faut lire le PV du Tribunal. Les faits sont rocambolesques. Des enveloppes de billets atterrissent dans une chambre d’hôtel, des témoins se contredisent, reviennent sur leurs propos… On est en plein film de gangsters. Tout ça pour à peine 1500 € et un match de poule de CAN des moins de 17 ans, rappelons le.

Dernier challenger en lice : Ameyi Komlan Gabriel, actuel Vice-Président de la FTF. A Lomé, on dit qu’il tire de nombreuses ficelles. Un homme de l’ombre en quelque sorte… C’est l’ennemi juré de Tata Avlessi. Il espère bien cette fois ci occuper le fauteuil de Président de la Fédé, après Rock et Tata…

Pour bien comprendre les tenants et les aboutissants de cette lamentable lutte de clans, sur fond de corruption, il faudrait en fait, pensent certains, regarder du côté de la Confédération Africaine de Football. Tata Avlessi est en effet un soutien de l’Ivoirien Jacques Anouma, principal challenger d’Issa Hayatou, l’inamovible président camerounais de la CAF. Les prétendues manœuvres contre Tata Avlessi, pensent de nombreux observateurs à Lomé, seraient dirigées par l’actuel patron du foot africain, qui jouit d’un pouvoir sans partage, à tel point qu’aucun autre candidat ne se présentera contre lui lors du renouvellement des instances de la CAF en 2009.

Vous avez compris ? C’est pas simple le foot togolais, c’est un peu comme la politique de ce pays, ça manque singulièrement de transparence démocratique.

Si tout se passe bien, résultat des urnes le 18 janvier. Mais la semaine dernière, la FIFA a contesté les listes constituées par les candidats, car certains soutiens figuraient sur plusieurs listes à la fois… Le nouveau Président de la FTF aura en tout cas fort à faire. Pour l’instant, les Eperviers sont sans entraîneur. Sans entraîneur, mais avec pas moins de 3 dirigeants prêts à s’entretuer pour s’asseoir sur le pactole de la Présidence de la Fédération.

En 2006, quelques jours avant ce fameux France-Togo, décisif pour la France, et sans enjeu pour les Eperviers, des amis togolais m’avaient expliqué qu’il n’y aurait pas de match. Que le 2-0 nécessaire à la qualification des Bleus était écrit d’avance. On ne parlait que de ça dans les restos de Lomé, aux "Brochettes de la Capitale", au "Fifty-Fifty" ou ailleurs... Ca m’avait fait sourire. Mais récemment, le livre de Declan Hill sur le trucage des matchs du Ghana (voisin du Togo) à la Coupe du Monde m'a à nouveau fait douter... Et si France-Togo avait également été truqué ? Etait-ce possible ? Je ne veux même pas l’imaginer… L’affaire Avlessi, avec ses zones d’ombres, confirme en tous les cas que les petites nations d’Afrique sont une proie facile pour les tricheurs du foot mondial.

PS : sur la photo, je suis aux côtés de Miss Togo, rencontrée à Ouagadougou en décembre 2001 ! J’espère que son élection à elle n’avait été entachée d’aucun soupçon !
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vendredi 5 décembre 2008

6+5 : 27 voix pour, 1 contre, proposition rejetée

Les clubs des petits pays perdent leurs meilleurs nationaux. Et ils n’ont pas accès à un marché international des joueurs totalement dérégulé. Une seule solution s’ils veulent survivre dans le monde du football : en finir avec le libre-échange des joueurs.

Le 6+5 est presque déjà enterré. Les 27 Ministres des Sports de l’Union européenne, qui, le week-end dernier à Biarritz, en ont unanimement recommandé l'adoption, se sont vus opposer une fin de non-recevoir par la Commission européenne. Vladimir Spidla, Commissaire aux Affaires Sociales, leur répond ainsi dans une interview à Libération : l’Arrêt Bosman demeure la règle ; la libre-circulation des travailleurs au sein de l’Union européenne s’applique aussi aux footballeurs ; il est illégal de tenter de limiter le nombre de joueurs étrangers dans les clubs européens. On en reparlera en 2012, conclut sèchement Vladimir Spidla.

Le 6+5 est pourtant salutaire : il s’agirait d’obliger chaque club de foot européen à aligner au moins 6 joueurs nationaux dans son 11 de départ. Car on en est loin : près de 60% des joueurs de Premier League sont étrangers. Et dans les 11 de départ, c'est souvent bien plus. Une évolution inquiétante... A tel point, entend-on Outre-Manche, que l’Angleterre ne serait pas parvenue à se qualifier au dernier Euro car trop peu de joueurs Anglais étaient titulaires dans de grands clubs… Ils manquaient de compétition au haut niveau. Bon… je ne sais pas si l’argument est encore valable, car les dernières performances de l’Angleterre dans les qualifs pour le Mondial sont plutôt bonnes…

Et puis de toutes façons, cet argument n’est pas le bon. Ce qui légitime le 6+5, c’est une question de justice sociale, de redistribution des richesses, de protectionnisme éclairé. Au profit des clubs des championnats européens les moins riches, qui ne sont plus du tout compétitifs au niveau européen. Dans une Europe du football aux mains des financiers, ils se font manger par les clubs anglais, italiens et espagnols, qui squattent sans opposition la Champions League depuis 10 ans. En 1991, l’Etoile Rouge de Belgrade gagnait la C1, plutôt avec la manière. Depuis, à l’exception du Zenith St-Petersbourg, financé par l’oligarchie russe aux méthodes douteuses (cf soupcons sur trucage de matchs), le foot de l’Est a quasiment disparu des coupes d’Europe. Pourquoi ? Principalement parce que les clubs de ces petits pays perdent leurs meilleurs nationaux. Et ils n’ont pas accès à un marché international des joueurs totalement dérégulé. Une seule solution s’ils veulent survivre dans le monde du football : en finir avec le libre-échange des joueurs. La méthode forte, enfermer les joueurs des petits pays dans leurs clubs nationaux, est à proscrire : trop Union soviétique, trop Fidel Castro, trop Brice Hortefeux. La méthode douce, nommée 6+5, est un bon compromis : elle met un bémol aux capacités des grands clubs européens à acheter des joueurs étrangers et elle limite ainsi la taille du marché des mercenaires du foot. Mais la Commission européenne, plus technocratique que jamais, a dit niet, circulez, y a rien à voir.

Il y a bien un projet alternatif proposé par l’UEFA : obliger chaque club européen à inclure dans les 25 joueurs de son groupe pro au moins 8 joueurs formés au club. La définition de « formés au club » ? Avoir été licenciés du club pendant au moins 3 années avant l’âge de 21 ans. La mesure n’est pas bête, et elle serait, paraît-il, conforme au sacro-saint principe de la libre-circulation des travailleurs dans l’UE. Elle a cependant un effet indésirable majeur : elle va généraliser cette nouvelle tendance des clubs anglais à acheter dès leur plus jeune âge des joueurs prometteurs du monde entier. Déjà, des papas sur le qui-vive postent les exploits footballistiques de leurs bambins sur YouTube en espérant un buzz et un futur recrutement dans un grand club européen. Plus concrètement, le jeune Marseillais Jérémy Boga, 12 ans, vient d’être transféré à Chelsea. Soi-disant que son père voulait s’installer à Londres… OK, cette pratique est peut-être conforme aux principes de libre-circulation des travailleurs, mais ne peut-on pas y voir un trafic d’enfants ? Après les mercenaires du foot, bienvenus aux enfants-soldats du foot !
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vendredi 28 novembre 2008

Mauvaise foi : l’OL passe un cap

Atteint, on le sait, de mégalomanie aiguë depuis de longues années, le staff de l’Olympique Lyonnais vient de dépasser les bornes de la mauvaise foi : une dépêche sur le site du club s’en prend à la décision de la Commission de discipline de la Ligue d’infliger 2 matchs fermes de suspension à Juninho après son agression sur Sylvain Armand lors de PSG-Lyon. Les rédacteurs d’OLWeb écrivent ainsi, sans honte : « L'O.L. avait craint le pire pour la fatigue et la récupération de ses joueurs à la lecture du calendrier, mais pas envisagé la suspension infligée ce soir à Juninho : 2 matches ferme pour une expulsion directe sans aucune incidence physique pour son adversaire ! Comment imaginer une telle sanction quand on se rappelle que le capitaine lyonnais n'avait jusque là pris qu'un avertissement en tout début de saison ? Comment comprendre une telle sanction quand on met en parallèle les 4 matches ferme de Stéphane Dalmat, exclu pour avoir cassé la jambe de Miralem Pjanic, indisponible pendant 2 mois, et qui avait auparavant récolté 3 avertissements cette saison ? Juninho a-t-il cassé une demi-jambe de Sylvain Armand ? »

Incroyable, tout simplement incroyable de se croire si puissant qu’on pourrait contester une décision de suspension qui paraît plus que justifiée quand on revoit les images de l’agression. Mais Jean-Michel Aulas et son staff, rois du foot français, peuvent tout se permettre, y compris la mauvaise foi la plus éhontée. L’OL est dans une mauvaise passe. Sa mégalomanie me rappelle celle d’un Tapie, roi du foot français à l’OM dans les années 90. Et on sait comment cela a fini…
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lundi 24 novembre 2008

Sport et Médias : décryptage à Cannes

Les Rencontres de Cannes, rendez-vous régulier de philosophes, de journalistes et d’acteurs politiques organisé par l’association Arte-Filosofia, se sont penché le week-end dernier (21-22-23 nov) sur le sport-spectacle. Le titre du colloque était alléchant : « Sport & Médias : Politique, Argent, Ethique ». Vaste sujet… 7 tables-rondes au menu, dont « La géopolitique du sport, pour le meilleur et pour le pire ? », « L'éthique sportive, l'éthique médiatique, quel contrôle ? » ou encore « Les JO, sont-ils intouchables ? ». La fine fleur des intellos du sport était présente. Les débats d’un assez bon niveau. On sent que le sport-business fait aujourd’hui débat, dans les cercles intellectuels, dans la société en général. Chic.

Par exemple, réflexion de David Abiker, journaliste à France Info et à Arrêt sur Images : « la question, c’est de savoir si c’est finalement notre société qui a créé le sport que nous avons, ou si le sport est devenu tellement puissant qu’il a une influence sur la société ». Bonne question, en effet, car c’est celle qu’AlterSport a posée dans son tout premier post ! ;)

Je vous laisse, car je n’ai pas encore pu voir toutes les tables-rondes de ces rencontres, diffusées en différé sur leur site Web.

PS : petit conseil si vous voulez consulter le site Internet des Rencontres de Cannes, utilisez Internet Explorer, car le site est mal configuré pour Firefox…
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vendredi 21 novembre 2008

Freedom for Lionel, Libérez Messi

Oeil pour œil, dent pour dent. Si Messi est interdit de matchs amicaux avec les Albiceleste, il doit être interdit de matchs amicaux avec le Barça.

Éclipsée par l’arrivée de Diego Maradona à la tête de la sélection argentine, l’absence de Lionel Messi lors du match amical de son équipe nationale en Ecosse est un événement qui se révèlera peut-être important dans les années à venir. Il est vrai qu’El Pibe de Oro, avant sa nomination, s’est montré très critique à l’égard de Messi, peut-être par jalousie : Messi est certainement le meilleur joueur au monde aujourd’hui, un titre auquel aucun footballeur argentin n’a prétendu depuis Diego. Son style de jeu, gaucher dribbleur, rappelle celui de Maradona… L’élève aurait-il dépassé le maître ? Maradona aurait-il donc volontairement écarté Messi de la sélection Albiceleste ? Non, bien au contraire… Maradona, pour évaluer la qualité de son groupe, pour construire une sélection performante, a besoin d’observer comment les autres joueurs évoluent aux côtés de Messi, la pièce centrale de son dispositif. L’absence de Messi face à l’Ecosse est donc un échec pour Maradona, qui a pu juger de la qualité individuelle de chacun de ses joueurs, mais qui a raté l’occasion de construire sa propre équipe autour de Messi, maître à jouer incontestable de la sélection. L’Argentine n’est pas au mieux dans les qualifications pour la Coupe du Monde 2010. Espérons que l’absence de Messi aux matchs amicaux ne l’handicape pas dans sa préparation pour les matchs décisifs qu’elle devra jouer, à partir de mars prochain, pour gagner son ticket pour l’Afrique du Sud.

La vraie raison de l’absence de Messi à Glasgow est donc ailleurs : elle résulte d’un accord passé entre la Fédération argentine de football et le Barça. Il ne s’agit pas d’un accord secret, mais plutôt d’un accord informel. Les faits remontent à cet été. Lionel Messi est alors sélectionné pour rejoindre l’équipe olympique argentine qui s’en va défendre à Pékin son titre gagné quatre ans plus tôt à Athènes. Le Barça ne veut pas laisser partir Messi. Le staff catalan a peur que son joueur ne revienne éreinté pour le début de la Liga, ou pire qu’il ne se blesse avant même le début de la saison. L’argument du Barça est juridique : les Jeux Olympiques ne sont pas une compétition FIFA ; la FIFA n’oblige les clubs à libérer leurs joueurs en sélection nationale que pour les matchs homologués par la FIFA ; le Barça, d’un point de vue juridique, aurait donc le droit de refuser de laisser partir Messi pour les Jeux. Le bras de fer avec la fédération argentine continue. Un accord est finalement trouvé : Messi participera aux JO, mais, durant toute la saison 2008-2009 il n’effectuera aucun match amical pour la sélection argentine. On connaît le résultat : Messi a été le principal artisan de la Médaille d’Or des Argentins. Son choix dans la sélection olympique était tout à fait justifié.

Le Barça justifie l’accord-Messi, qui exempte donc le génie argentin de matchs amicaux en sélection, par la nécessité de le mettre au repos et de réduire le risque qu’il ne se blesse. Plus cynique, le Barça fait dire à la Fédération argentine de football que c’est également dans son intérêt à elle que Messi ne joue pas les matchs amicaux des Albiceleste : « Les négociations ont été faciles. Barcelone et la sélection argentine sont d’accord pour préserver l’intégrité physique du joueur, et ceci est la meilleure solution pour toutes les parties concernées », prétend José Luis Meizsner, secrétaire de la fédération argentine de football. Cet argument, on l’a vu, ne tient pas debout. L’urgence, aujourd’hui, c’est de reconstruire une sélection argentine autour de Messi, en vue de la qualification pour 2010. Sa présence dans les matchs amicaux est donc indispensable. Si l’Argentine, par malheur, ne se qualifie pas pour l’Afrique du Sud, nul doute que du côté de Buenos Aires, on saura identifier le Barça comme l’un des responsables…

L’accord-Messi n’est qu’une bataille de plus dans la lutte acharnée que se livrent la FIFA et les grands clubs sur la libération de leurs joueurs en sélections nationales. Le problème, c’est que l’accord risque de faire jurisprudence… Qui sera le prochain club à faire pression pour que son joueur soit exempté de matchs amicaux en sélection nationale ? Chelsea pour Drogba ? J’en prends le pari.

La FIFA doit intervenir et rappeler, non seulement la règle, mais aussi l’esprit de la règle, à savoir : la participation à des matchs en sélection nationale prime sur la participation à des matchs en clubs. Point à la ligne. Match amical ou match officiel. Sélection olympique, sélection Espoirs, sélection A’ ou sélection A. Si cette règle n’est pas respectée, il faut envisager des représailles : exiger des clubs qu’ils ne sélectionnent pas à leurs propres matchs amicaux ces grands joueurs sur-sollicités que sont Messi, Ronaldo ou Van Nistelroy. Prenons l’exemple des tournées promotionnelles de Manchester United et du Real Madrid en Asie ou à Dubai.. Elles contribuent, plus encore que les matchs amicaux des sélections nationales, à l’épuisement des joueurs. Les tournées promo, que le rapport Besson, commandé par Bernard Laporte, appelle de ses vœux pour les clubs français, doivent être interdites. Elles mettent en cause elles aussi « l’intégrité physique » des joueurs.

Oeil pour œil, dent pour dent. Si Messi est interdit de matchs amicaux avec les Albiceleste, il doit être interdit de matchs amicaux avec le Barça.
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lundi 17 novembre 2008

SMS homophobe : Nicollin coupable, Thiriez complice

Une action politique s’impose : virer immédiatement Laurent Nicollin du CA de la Ligue de Football Professionnel.

« Mais ils sont oùùùù, mais ils sont oùùùù la LFP, la la la la la laaa » ai-je envie de chanter. Car un silence assourdissant règne du côté de Frédéric Thiriez, président de la Ligue de Football Professionnel, depuis la révélation de l’affaire du SMS homophobe.

Rappel des faits : Laurent Nicollin, fils du légendaire Loulou, le patron de la collecte des ordures ménagères, a hérité des rênes du Montpellier Hérault Sport Club et du langage ordurier de son père. A la Paillade, en son temps, Loulou était, aux côtés de Claude Bez et Bernard Tapie, l’incarnation du beauf devenu patron de club, de mauvaise foi permanente et insultant sans cesse les arbitres. Laurent Nicollin, le fils, vient quant à lui de s’illustrer en envoyant à un membre du staff montpelliérain, avant un derby contre Nîmes, un SMS choc qui l’exhortait en ces termes à la victoire : « On va les enculer ces PD de Nîmois ». Manque de pot, le destinataire du SMS s’est fait coffrer quelques jours plus tard pour violences contre les supporters nîmois et le SMS vient d’être rendu public lors de son procès.

Et c’est là que l’affaire devient intéressante. Nicollin-fils présente ses excuses en ces termes : « J’ai commis l’erreur d’utiliser un langage supporter pour convaincre mon interlocuteur (…). J’étais stressé et pressé, mon souci était d’assurer le destinataire d’une volonté de victoire. » Whaouh, belle explication de texte. En clair, Laurent Nicollin présente ses excuses aux Nîmois, mais à aucun moment il n’a une pensée pour les personnes homosexuelles qui auraient pu être choquées par ses propos.

Que fait la police, c’est-à-dire la Ligue ? En l’occurrence, rien. Alerté, entre autres, par le club Paris Foot Gay, l’avocat Frédéric Thiriez, d’habitude si prompt à dénoncer les injustices quand on s’attaque à son pactole, reste muet. Il faut dire que Laurent Nicollin est membre du CA de la LFP…

« Shame, shame, shame », ai-je maintenant envie de crier, à la manière des militants de Act-Up, à l’encontre de Frédéric Thiriez. La Ligue a pourtant signé récemment une Charte contre l'Homophobie dans le Football. L’affaire du SMS de Nicollin était enfin l’occasion d’agir de manière concrète.

Il y a quelques mois, la sortie de Sexus Footballisticus, du journaliste Jérôme Jessel, fut une autre occasion manquée de questionner frontalement l’homophobie de règle, à tous les échelons, dans les clubs amateurs et pros de football.

Ras le bol de manquer des occases toutes faites… A l’heure où Roselyne Bachelot, Ministre de la Santé et des Sports, lance une nouvelle campagne contre l’homophobie, intitulée « le regard des autres », il faut maintenant « scorer » et marquer les esprits. Une action politique s’impose : virer immédiatement Laurent Nicollin du CA de la Ligue de Football Professionnel.

PS : le logo en vignette, c’est celui de la International Gay and Lesbian Football Association, qui organisera sa coupe du Monde en 2009 Washington (voir aussi les Gay Games qui auront lieu en 2010 à Cologne)
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vendredi 14 novembre 2008

Afterfoot, c'est pas moi, mais c'est super quand même

Je viens de découvrir le site Afterfoot. Aucun lien avec AlterSport, même si les noms se ressemblent, je vous le promets. Afterfoot est un site Panini, un catalogue des footballeurs de nos enfances. C'est super bien fait et je recommande particulièrement la rubrique consacrée aux joueurs qui se sont risqués à sortir des disques.

Assez rigolé... quant à moi, Mr AlterSport, je retourne à la lutte armée!
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Rapport Besson : vive le business !

Il faut combler le retard de compétitivité des clubs français, écrit Besson. Et là, le Secrétaire d’Etat à la Prospective n’y va pas par le dos de la cuillère : tous les coups sont permis.

Le secrétariat d’Etat chargé de la prospective, de l’évaluation des politiques publiques et du développement de l’économie numérique (ouf…), c’est ce machin dirigé par Eric Besson, celui qu’on a appelé le « traitre » parce qu’il avait claqué la porte du PS en pleine campagne présidentielle pour rejoindre l’équipe Sarkozy. Et voilà que Besson vient de publier le rapport que lui a commandé Laporte sur la « compétitivité des clubs de football professionnels français ». Vu le personnage (politicien opportuniste, économiste), on ne pouvait pas attendre de Besson qu’il cherche à améliorer l’éthique du foot français. Non, c’est bien de business qu’il s’agit dans ce rapport, de gros sous et quasi uniquement de cela.

J’ai donc lu les 164 pages du rapport, c’est assez instructif. Vraiment, rien à dire sur la qualité technique de ce travail, c’est très pro, très HEC. Mais l’esprit qui l’anime est choquant. Explications.

Le foot français, écrit en substance Besson, est très régulé. La DNCG fait très bien son travail, trop bien presque… Parce que là-bas, chez nos voisins européens et en particulier Outre-Manche, les clubs ont bel et bien les mains libres pour lever des fonds privés, pour s’endetter, pour ne pas payer de taxes sur les salaires des joueurs, bref pour faire du n’importe quoi financier leur permettant d’acheter les meilleurs joueurs du monde… Et ça paie. Le cynisme du capitalisme appliqué au sport pro est ainsi expliqué par des économistes cités dans le rapport : « la régulation a été beaucoup plus légère en Italie, en Angleterre et en Ecosse qu’en France, et les clubs ont eu de ce fait davantage d’opportunités pour faire des erreurs (mais aussi pour rencontrer des succès). C’est peut-être là le paradoxe ultime en ce qui concerne la régulation et le management des ligues sportives. Les ligues les moins régulées ont dépensé plus que les autres en joueurs et ont donc connu plus de succès, comme par exemple les clubs anglais, italiens ou espagnols en Ligue des Champions. ». C’est malheureusement bien vrai. La faute, c’est les autres. Je ne nie pas ce constat. Tant que la Ligue anglaise ne sera pas devenue vertueuse, que la Commission européenne, au nom de « l’arrêt Bosman », continuera à interdire le « 6+5 » (6 joueurs nationaux minimum sur 11 au départ de tout match), et que l’UEFA n’imposera pas un « salary cap » uniforme au niveau européen (plafonnement des salaires de tous les joueurs de foot évoluant en Europe), le foot français restera peu compétitif… Le rapport Besson ne manque pas de rappeler qu’une régulation européenne, voire mondiale, du foot s’impose. Merci pour le rappel, ça ne mange pas de pain.

En attendant, il faut combler le retard de compétitivité des clubs français, écrit Besson. Et là, le Secrétaire d’Etat à la Prospective n’y va pas par le dos de la cuillère : tous les coups sont permis.

1) Premier chantier proposé par le rapport : la construction de stades modernes, propriétés privées des clubs, avec un maximum de loges VIP hors de prix, des billets plus chers pour tous, des boutiques, des hôtels, des feux d’artifice, de la pub partout, (jusqu’au nom même du stade, avec la pratique du « naming » façon Emirates Stadium). Aargh !!! Le sport-spectacle, moi ça me dit moyen, j’ai pas envie de voir des shows sportifs à l’américaine façon NFL.

2) Et on continue. Le rapport Besson souhaite poursuivre sur la voie de la baisse des charges sociales sur les salaires des joueurs, comme il est déjà possible de le faire partiellement via la DIC, récemment remise en question par un sénateur socialiste français. Aargh again !!! Après le bouclier fiscal et les 15 milliards de baisses d’impôts pour les ultra-riches, c’est carrément choquant !

3) Encore et toujours. Le rapport propose de redistribuer différemment les droits télés : moins pour la Ligue 2, moins pour les petits clubs, plus pour les « clubs locomotives » (non, pas le Lokomotiv Sofia, mais plutôt le trio PSG, OL, OM). Donner aux riches, quelle belle idée ! Déjà que la domination de Lyon sur le championnat français a tué tout intérêt à la Ligue 1, mais alors là, donner encore plus d’argent à quelques grands, ce serait clairement de l’iniquité sportive.

4) Renforcer, au sein des clubs, le rôle des « sociétés sportives », véritables entreprises, au détriment des « associations sportives ». Stop, stop, stop, sinon j’adhère au NPA de Besancenot.

5) Le meilleur pour la fin : faire profiter les clubs français de la manne financière générée par l’ouverture des paris en ligne sur le foot ! Eh oui car bientôt, en 2009, on pourra parier sur Internet sur les matchs de Ligue 1 ! Heureuse initiative, bon timing… alors que se multiplient les témoignages de corruption de joueurs, voire d’équipes entières, par des mafias internationales investissant dans les paris sur des matchs de foot en Europe…

On pourrait continuer longtemps. Le catalogue des mesures de dérégulation est impressionnant. Il permettra de « rassurer les investisseurs » et de les encourager à financer des grands clubs français. Bref, il s’agit de faire entrer le foot français définitivement dans le foot business déjà en vigueur chez nos voisins. Quelle alternative y a-t-il me direz vous ? Eh bien… continuer à perdre tout simplement, à jouer les seconds couteaux en Ligue des Champions. Et montrer l’exemple d’une régulation radicale pour pouvoir l’imposer enfin aux Anglais et aux Espagnols. Lire la suite...

mercredi 29 octobre 2008

Les auteurs du « foot, opium du peuple » ont-ils fumé la moquette ?

Vous avez lu l’article « le foot, opium du peuple » paru ce mardi dans les pages Débats du Monde ? Je ne sais pas trop quoi en penser… Au départ, j’étais assez séduit par les arguments développés (= le football est le moteur de nombreux affrontements, et un ferment de violence et de tricheries). Là où j’ai commencé un peu à tiquer, c’est quand ils écrivent, sans rire, que « Michel Platini, président de l’UEFA (…) semble oublier les responsabilités propres du football-business, et notamment les massacres du Heysel en 1985 »… Là j’ai compris que ces gens ne connaissent pas vraiment le foot. On peut reprocher à Michel Platini d’avoir joué la finale du Heysel, d’avoir marqué le penalty et brandi la Coupe, mais certainement pas d’avoir oublié ce match de triste mémoire. Le fait que Platini ne parle jamais de la finale du Heysel montre assez bien qu’il continue à regretter de l’avoir joué.

Alors je suis allé chercher plus d’infos sur les auteurs de cet article, des universitaires dont certains sont réunis dans la revue Quel Sport ? et un mouvement annexe dénommé « Le Spectre » (brr, ce genre de noms fait froid dans le dos…). Lisez le « manifeste » de Quel Sport ?, il est d’une grande violence. Exemple (parmi d’autres) : « L'ainsi dite "culture sportive", avec ses soi-disant vertus d'intégration républicaine, son supposé "fair play" et ses prétentions "esthétiques" est une pure mascarade pour demeurés. Qualifier un geste de "génial" ou considérer tel champion comme un "artiste" est un abus de langage qui en dit long sur la "culture" du milieu sportif et de ses hauts-parleurs médiatiques. Le Spectre déconstruira impitoyablement ces pitreries qui cherchent à donner une légitimité "philosophique" au sport. » Ce n’est pas tant le contenu qui me gène, il est acceptable (comment ne pas être agacé par les commentaires sportifs dithyrambiques ?), mais j’ai horreur du ton employé, hautain, vindicatif, définitif, méprisant et violent.

J’espère, chers lecteurs, que vous saurez me dire de fermer mon blog si un jour je me mets à tomber dans ce genre de délire verbal. Lire la suite...

lundi 27 octobre 2008

C’est la lutte (gréco-romaine) finale

Vacarme est une revue de philosophie politique fondée par des anciens de Normale Sup, proches des mouvements sociaux (sans papiers, mal logés, intermittents du spectacle etc). Vacarme fait paraître ce trimestre un dossier spécial consacré au sport. AlterSport, armé d’une bonne boite d’aspirine, a lu ces essais pour vous …Bon… en réalité, je n’ai lu que les parties accessibles sur leur site Web car je n’ai pas trouvé Vacarme chez mon kiosquier habituel, plus habitué à vendre L’Equipe aux fans de sport… Et je n’ai pas tout compris (à Vacarme, pas à L’Equipe). Mais j’aimerais quand même partager avec vous quelques morceaux choisis de l’édito (« Que du sport ») signé Vincent Casanova, Ariane Chottin & Pierre Zaoui.

D’emblée, les auteurs entendent « échapper à tous les dualismes (…) : sport-spectacle et sport-loisir, sport de compétition et sport éducatif ou ludique, sport professionnel et sport amateur, sport moderne et sport à l’ancienne, sports mondiaux et sports régionaux, sport adulte et sport enfantin ». En réalité, selon eux, « tous les termes de ces oppositions ne cessent de se nourrir l’un l’autre : on fait du cyclisme en amateur à condition de se prendre pour Merckx ou Hinault, comme on ne devient généralement sportif professionnel que parce qu’il y eut d’abord une joie gratuite à pratiquer son sport d’élection ; tout sportif de haut niveau a besoin de se dire à un moment ou à un autre que ce qu’il fait n’est qu’un jeu, comme tout simple amateur a besoin de se rêver parfois en professionnel pour se protéger justement de sa pure « passion du jeu » qui pourrait s’avérer encore bien plus dangereuse ». Le sport est, pour eux, davantage un langage, et rien d’autre que du sport. Un peu de la même manière que l’art, pour certains artistes, n’est que de l’art, qu’un langage codé et criblé d’autoréférences. (Camarades de Vacarme, corrigez moi si l’analogie avec l’art n’est pas pertinente, j’essaie de retranscrire l’essence de votre article, mais je ne suis pas certain d’avoir tout compris moi-même).

Le passage le plus réussi de leur papier, à mon goût, c’est quand ils dressent une typologie des contempteurs du sport (l’opposant « politique », l’opposant « philosophe » et l’opposant « dandy »). Nous fans de sport, évoluant dans des cercles parfois hostiles, combien de fois avons-nous dû faire face aux snobs, aux intellos et aux gauchistes assimilant le sport d’équipe au fascisme ? Cette critique, fatigante et aujourd’hui fatiguée, ne porte plus vraiment. Surtout, cette critique, prédominante et catégorique, a tué dans l’œuf toutes les tentatives de remise en question objective et nuancée du sport de haut niveau. C’est dommage.

En effet, s’il y a bien un domaine où la critique politique est restée ancrée dans les milieux intellectuels, c’est bien le sport… Le sport médiatisé, et en particulier les JO, ont certes été utilisés maintes fois par des athlètes pour porter des discours politiques. Mais les JO n’ont jamais (à ma connaissance) été le théâtre d’une critique du sport. Les athlètes qui voulaient porter un badge aux JO de Pékin se battaient essentiellement pour les droits de l’homme en Chine… Bien… Mais aucun athlète ne s’est élevé contre ce qu’ont incarné les JO de Pékin, une parade commerciale et chauvine, voire nationaliste.

Les grands absents d’une critique radicale du sport moderne sont les sportifs eux-mêmes : partie prenante du système, ils sont incapables de le remettre en cause.

A-t-on jamais vu un footballeur se plaindre qu’il est trop payé ? Steve Savidan, icône working class hero, était interviewé récemment dans le JDD : il reprenait à son compte de nombreuses critiques sur le foot pro, mais pas celle du salaire indécent.

Combien de cyclistes ont brisé l’omerta du dopage généralisé à l’EPO ? Ah si, il y a eu Christophe Bassons, mais qui se souvient de lui…

Combien d’athlètes refusent de prêter leur nom à une campagne de pub ? Même les frères Guenot, médaillés olympiques amateurs en lutte gréco-romaine, ont figuré sur la campagne de pub de leur entreprise, la RATP…

Critiquer le système, pour un sportif de haut niveau, reviendrait à le quitter, à foutre en l’air sa carrière, tant la pression est forte dans ce milieu pour ceux qui pensent de travers.

Il reste les supporters… Gardiens du temple, ils peuvent peut-être encore faire quelque chose pour sauver quelques valeurs du sport… On a bien vu des fans de Manchester United déchirer leurs abonnements après le rachat du club par des financiers américains, quelques passionnés de cyclisme dresser en bord des routes du Tour des pancartes « marre du dopage ». Mais le mouvement est encore balbutiant.

Amis de Vacarme, merci pour l’apport théorique. Il est temps de passer maintenant à l’action. Lire la suite...

jeudi 23 octobre 2008

Bernie, on dirait que ça te gêne de marcher dans la boue


Bon… je n’aime pas la F1… j’ai bien eu un petit pincement au cœur quand Ayrton Senna s’est tué, mais depuis, plus rien. Pas le moindre intérêt pour ces compétitions d’ingénieurs, teintées d’espionnage industriel… Mais parce qu’AlterSport se doit d’informer sur tous les sports, je vais y aller moi aussi de mon petit édito sur la fin du Grand Prix de France…

Pas de Grand Prix en 2009, donc, la fédération française de sport automobile, malgré un Premier Ministre (Fillon) très « autophile », a jeté l’éponge… Je ne verserai pas de larmes.

Pour les années suivantes, 6 projets sont en course, mais, de toute évidence, le choix est déjà fait. Les Grands Prix de France se courront désormais, (à partir de 2010 ?), à Euro-Disney. Et Lagardère et Alain Prost mettront 60 millions d’euros dans l’aventure (pour info, l’organisation du GP de France, ces dernières années, coûtait environ 20 millions d’euros par an).

Lagardère + F1 + Disneyland ! Je ne sais pas pourquoi, mais je ne le sens pas ce projet. La ligne droite qui passe devant le château de la Belle au Bois Dormant n’ajoutera que du kitsch à ce sport à l’image détestable… Magny-Cours 2 aurait mieux fait l’affaire…

A Magny-Cours, on est sûr que la F1 n’est pas un sport qui exalte la vitesse au volant. Parce qu’après la course, c’est plutôt du 15km/h qu’on fait sur la nationale.

Ensuite, avec Magny-Cours, on a enfin l’occasion de réconcilier la gauche et le sport automobile. Magny-Cours est situé en pleine Mitterrandie, dans un des départements les plus socialos de France… dans le contexte actuel des délires néo-nazis de Mosley et consorts, ça rassure un peu tout de même…

Et puis Magny-Cours, ca fait quand même un peu plus écolo que Singapour, Dubai, ou Marne-La-Vallée ! Et d’un changement d’image, d’une « démarche environnementale », la F1 en a bien besoin ! A Magny-Cours, on est vraiment en pleine campagne. A 10kms, le ravissant petit village d’Apremont, encore plus près le Bec d’Allier où manger des fritures et se tremper dans la Loire. C’est d’ailleurs à Gimouille, à quelques minutes (hors embouteillages) du circuit, que le conseil général de la Nièvre voudrait créer un nouvel hôtel de standing 100% écolo, en bord de rivière, les pieds dans l’eau. Mais on dirait que ça gêne Bernie Ecclestone de marcher dans la boue.

Alors voilà, c’est décidé, c’est Lagardère et Disney, deux empereurs des médias, qui remporteront le morceau. Le plus gênant, dans cette histoire, c’est la façon dont les médias français ont complètement passé sous silence les autres projets, y compris Magny-Cours 2. Les médias sportifs se sont rangés derrière Lagardère et Prost en rangs serrés.

Espérons que Lagardère perdra des millions dans cette affaire et qu’il mettra fin à ses tentatives tous azimuts de privatisation du sport français de haut niveau.

PS : en surfant sur le site de LoireNature à la page Bec d’Allier, on peut lire : « La principale menace qui touche le secteur du Bec d’Allier est l’augmentation des activités de loisirs. Sans interdire la fréquentation de ces espaces, le développement de ces activités doit être durable dans le temps et dans l’espace. Les bords de Loire sont perturbés par le développement d’activités anarchiques (loisirs motorisés, dépôts sauvages) qui défigurent les rives du fleuve. » Ils ont raison chez LoireNature, moi aussi je vote pour Disney et Lagardère, laissons la F1 polluer Marne-la-Vallée…

PS2 : l'image en haut, c'est les fameuses arênes de Picasso à Noisy-le-Grand (Marne La Vallée). J'y étais pas plus tard que ce matin, pour raisons professionnelles, c'est un peu un coupes-gorges mais j'invite tous les gens qui ont un peu de temps libre à aller visiter ce haut lieu du neuf-trois, c'est assez dément! Lire la suite...

jeudi 16 octobre 2008

Crise financière, la fin du foot business ?

Enfin une bonne nouvelle dans ce flot d’informations économiques terrifiantes : la cote des clubs de foot cotés en Bourse s’effondre. Pas plus que la moyenne, mais suffisamment pour les menacer. Outre-Manche, où les clubs sont endettés jusqu’au cou, j’ai bien peur que cela ne profite finalement qu’aux milliardaires déjà propriétaires de club. Ceux-là auront les moyens financiers d’injecter du cash dans les fonds propres de leurs clubs. Pas besoin d’aller à la banque, ils ont ce qu’il faut sous le matelas.

En France, un seul club est coté en Bourse : l’Olympique Lyonnais présidé par le souriant Jean-Michel Aulas. L’action de l’OL a perdu 1/3 de sa valeur en 5 mois… dur dur… mais je ne peux m’empêcher de rigoler tant l’OL incarne à mes yeux une pâle copie des dérives britanniques du football.

L’OL, c’est ce club qui a le plus gros budget de France et qui écrase de sa domination le foot français depuis 7 ans, tant et si bien que le Championnat de Ligue 1 a nettement perdu de son intérêt.

L’OL, c’est ce club aussi qui, en dehors de Lyon, n’arrive pas vraiment à se faire aimer. Lens, Nantes, St-Etienne, Marseille, le PSG même, aux temps de leur gloire, étaient aimés en dehors de leurs villes. L’OL non.

Aulas a fait un lobbying violent ces dernières années pour permettre l’introduction des clubs en Bourse (il a réussi, bien fait). Son coéquipier de croisade n’était autre que Gervais Martel, président du RC Lens, désormais en Ligue 2. On se marre !

Aulas pense que l’avenir du foot à Lyon, c’est de créer un Grand Stade (complexe OL Land), dont le nom officiel sera celui de son sponsor principal, comme Emirates Stadium à Arsenal ou Allianz Arena à Münich (on appelle cela le « naming »)… Il veut y mettre des boutiques pour le shopping, des bureaux, des hôtels, un vrai projet philanthropique quoi ! Le prétexte pour que Gérard Collomb accepte le projet ? Le stade sera situé dans un quartier déshérité du Grand Lyon… on a connu mieux comme projet structurant…

Aulas, enfin, a présidé feu le « G14 », ce groupe de pression des grands clubs européens qui voulaient créer leur propre ligue fermée (une espèce de Champions League éternelle qui se serait jouée en cercle quasi fermé sans aucun club d’Europe centrale, de l'Est ou du Nord).

Amis spéculateurs, je vous en prie, faites chuter l’action de l’OL. J’ai hâte qu’Aulas jette définitivement l’éponge et nous laisse reconstruire le foot français.

PS : en surfant sur bio wikipedia de JM Aulas, j’apprends qu’il était délégué du syndicat étudiant UNEF en mai 68… Sarko a raison sur ce point, ils ont mal tourné les mecs de 68 ! Lire la suite...

mercredi 15 octobre 2008

Le foot, un sport peu amical

Choisir un match de football amical pour essayer de réchauffer les relations politiques entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique du Nord... L’erreur, répétée 3 fois (Algérie, Maroc et, hier, Tunisie), est stratégique. Le football (en tout cas en 2008) n’est pas capable de réconcilier les peuples. Au contraire il attise les haines. Le handball, où les Tunisiens sont parmi les meilleures nations du Monde, aurait été plus approprié.

Seulement voilà, la FFF croit encore au Père Noël. Ce qui m’a frappé, les quelques fois où j’ai assisté à un match amical des Bleus au Stade de France, c’est cette propension d’un public très familial à passer plus de temps à faire la hola qu’à se passionner pour le match… Les Bleus n’ont pas de public, c’est un fait bien connu. Un match de l’équipe de France, pour la FFF, ça doit être comme un bal populaire, avec flonflons et orchestre ringard. Et Laporte l’a bien rappelé en proposant que les matchs comme celui d’hier se jouent désormais en province, où l’ambiance kermesse serait davantage garantie. C’est sûr, le décalage entre ces représentations et celles des jeunes venus supporter la Tunisie est assez net…

Avec condescendance, la France a donc « offert » 3 grandes « fêtes fraternelles » au Stade de France à l’Algérie, au Maroc et à la Tunisie. 3 « fêtes gâchées » par les jeunes selon les médias. Il faudrait simplement comprendre que le football, pour tous les supporters au Monde un peu sérieux, ce n’est pas une fête, mais une émotion intense, qui touche souvent à des pulsions profondes pas toujours très saines. On ne vient pas au stade pour faire la fête… Les jeunes, en sifflant à chaque fois la Marseillaise et les joueurs français, sont venus rappeler avec provocation qu’un match de foot, même amical, de nos jours, n’a rien à voir avec l’amitié et la fraternité. Et comme le rappelaient fort justement les Guignols ce soir, ils ne sont ni plus cons, ni plus irrévérencieux que ceux qui, toutes les semaines, crient « ho hisse enculés », font des cris de singe ou dressent des banderoles insultantes… En somme, ces jeunes sont dans la moyenne du niveau du supporter 2008… Lire la suite...

Bienvenue chez AlterSport

Violence, racisme, tricherie, cupidité : le sport mondial est gravement malade. L’absence de régulation face à l’argent-roi en est la principale cause.

Certains prétendent que le sport de haut niveau est à l’image de la société. Si les avants-centres tombent dans la surface, c’est, paraît-il, parce que tout le monde, dans la société, triche à la marge… Si le CIO est devenu une entreprise multinationale aux mains des sponsors, c’est, paraît-il, parce que le capitalisme financier est aujourd’hui le seul moyen d’entreprendre… C’est idiot… C’est davantage l’inverse. C’est le sport de haut niveau qui donne le tempo de nos manières de vivre en société, de nos goûts, de notre rapport à l’autre. Réguler un sport mondial à la dérive est véritablement un impératif politique majeur.

Bienvenue chez AlterSport, le blog pour un sport meilleur. Lire la suite...