vendredi 18 décembre 2009

AlterSport vendu au diable?

Quelle ironie du sort tout de même, voilà qu'une commerciale travaillant pour un sous-traitant de Betwin, le mastodonte des paris sportifs en ligne, m'a proposé par e-mail de mettre un petit texte de pub sur altersport.blogspot.com. Ca me rapporterait tout de même 25 € par mois, payés par Paypal. Il faudrait que je m'engage pour un an...

Marrant non? Moi qui passe mon temps à longueur de posts à casser du sucre sur la récente légalisation par Eric Woerth des sites de paris sportifs en ligne...

Eh bien il faut croire que cette commerciale de chez Betwin n'a pas bien lu mes précédents articles. Alors je le répète encore une fois. Les sites de paris sportifs sont une plaie, ils constituent un vecteur essentiel de la triche et de la corruption du foot européen et ils risquent de faire plonger dans l'addiction des milliers de fans du foot. Je vous recommande d'ailleurs la lecture d'une jolie tribune parue récemment à ce sujet dans Libé.

Et surtout, ce qui me sidère le plus, c'est que Betwin puisse se permettre de me proposer 25 € mensuels pour une bannière sur mon site Internet, alors qu'il n'est lu que par une poignée d'amis (je le sais, je regarde avec désespoir les statistiques de fréquentation de temps à autre). Cette gabegie publicitaire vous donne une idée du volume global dont dispose cette major du jeu pour la promotion de ses activités de jeux...

Alors qu'en pensez-vous? Est-ce que je dois accepter leur proposition? Est-ce qu'AlterSport peut être financé par l'un de ses pires ennemis?
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samedi 5 décembre 2009

Tobin or not Tobin

L'UNESCO propose de lever une mini-taxe sur les ligues et la FIFA pour financer l'éducation pour tous. C'est bien. Une véritable taxe Tobin sur les transferts, ce serait encore mieux.

La cérémonie du tirage au sort a donné le ton : la prochaine coupe du Monde promet d'être un délire ultra-sécurisé de paillettes et de sponsors. On sera pourtant dans l'un des pays les plus inégalitaires du monde, l'Afrique du Sud, et on fera tout pour cacher la misère sociale dans les townships périurbains ou les villages isolés du pays. Le contraste est flagrant.

La Coupe du Monde est une occasion en or pour demander aux richissimes instances du foot, FIFA et UEFA en tête, de contibuer un peu à la solidarité internationale, en particulier en direction du continent africain.

C'est l'UNESCO qui a tiré la première : elle demande l'instauration d'une taxe de 0,4% sur les recettes publicitaires que collectent la FIFA et les 5 principales ligues nationales de foot (Angleterre, Italie, Espagne, Allemagne, France). Les revenus de ce nouvel impôt seraient destinés à renforcer l'éducation en Afrique. Il rapporterait quelque 48 millions de dollars par an.

La Fifa fait un peu la gueule. Là il s'agit de payer, de passer aux actes. Fini pour la FIFA le temps où elle se contentait d'amuser la galerie avec la campagne One Goal, une espèce de tour d'honneur de stars du foot et show biz en faveur de l'éducation pour tous. La Premier League n'est pas plus emballée... Mais je sens qu'il y en a un qui va saisir la balle au bond, c'est notre Frédo Thiriez national. Ca ne métonnerait pas que l'avocat de la Ligue 1 nous livre un discours enflammé sur les rapports Nord-Sud, et qu'en contrepartie de son engagement à adopter la taxe UNESCO, il en appelle à nouveau à alléger les charges fiscales sur les joueurs de foot évoluant en France. Bref, la taxe UNESCO passera en France, mais la Ligue en profitera pour exiger un rétropédalage sur le Droit à l'Image Collectif (DIC), cette niche fiscale pour footballeurs millionnaires supprimée à fort juste titre il y a quelques semaines. Ce serait un comble, mais c'est un scénario plausible.

Pourtant l'UNESCO met les formes, elle minimise, elle parle de prélèvement(«levy») et pas de taxe, comme si ce terme était honteux... Dans l'idée de l'organisation onusienne, il s'agit de financer l'un des 8 Objectifs du Millénaire pour le Développement (la scolarisation universelle en 2015) et non pas de réguler le foot. C'est ce qu'on appelle un financement innovant, à l'image de la taxe sur les billets d'avion qui permet aujourd'hui d'acheter des médicaments contre le sida, le paludisme et la tuberculose. Dans le milieu de la solidarité internationale, une autre idée, proche de celle de l'UNESCO, est en train de faire son bonhomme de chemin : une taxe sur les transactions financières. Dans l'un comme dans l'autre cas, il s'agit de taux de prélèvement minimes (0,4% des recettes pour la taxe UNESCO/FIFA, 0,005% des transactions financières pour la taxe proposée par Kouchner), bref d'une imposition relativement indolore. On est loin de l'idée de la fameuse taxe Tobin qui a elle pour objectif de dissuader la spéculation par des taux d'imposition élevés. Dans le cas des projets UNESCO et Kouchner, on est dans la charité, pas encore dans la régulation.

Pourtant, on le sait et on le répète, le foot mondial est une bulle spéculative qui a résisté à la crise financière. 94 millions d'euros pour le transfert de Christiano Ronaldo au Real, avec à la clé un endettement intenable pour le club madrilène, si ça ça n'est pas de la spéculation, c'est que je n'y comprends plus rien. Mais de taxe Tobin sur les transferts, personne n'en parle. Elle est pourtant souhaitable et faisable : on pourrait envisager que la plus-value sur la revente d'un joueur soit lourdement taxée au moyen d'un impôt à taux progressif. Ce serait dissuasif et régulateur. C'est d'autant plus faisable que le marché des transferts, a défaut d'être transparent, est très visible. L'évasion fiscale serait difficile.

La lutte contre la pauvreté a besoin de financements innovants. Le projet UNESCO proposé à la FIFA s'inscrit dans ce cadre. Très bien. Mais la régulation du foot business, elle, passe par des politiques fiscales et salariales plus dures : le plafonnement des salaires (salary cap) d'abord, régulièrement évoqué, jamais appliqué ; le maintien d'une fiscalité nationale de droit commun sur les salaires des sportifs (=pas d'exemptions fiscales pour les joueurs de foot au prétexte qu'ils seraient des artistes d'exception ou je ne sais trop quoi) ; et une taxation lourde des excès du mercato, au moyen d'une sorte de taxe Tobin sur les plus-values générées par les transferts de joueurs.

Je rêve, je sais, je ne me nomme pas AlterSport pour rien.
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lundi 30 novembre 2009

Matchs truqués : enfin du gros poisson?

Le mégascandale des matchs truqués en Europe oblige l'UEFA à faire le ménage. La France doit de son côté fermer l'accès aux sites de paris sportifs en ligne.

Enfin. Enfin, l'UEFA prend la mesure de la corruption dans le foot et soutient l'enquête lancée en Allemagne sur l'achat de matchs de foot truqués. Ce ne sont pas des matchs de seconde division belge cette fois qui sont concernés, enfin pas seulement des matchs de ce niveau, mais aussi des matchs de tours préliminaires de Champions League. Les choses deviennent sérieuses.

Les clubs mis en cause au départ sont des vestiges du bloc soviétique : deux clubs albanais, un letton, un slovène et une vieille gloire hongroise, le Budapest Honved FC. Signe des temps, c'est d'abord le lumpenproletariat du foot européen qui se vend aux tricheurs. Mais la liste s'allonge jour après jour, l'UEFA évoque des centaines de matchs, et on parle maintenant du Fenerbahce, un grand d'Europe! Des stars du foot turc seraient impliquées et un arbitre ukrainien a été suspendu.

Bon, ce n'est pas pour autant que les paris truqués sur des matchs de seconde zone, c'est fini. D'ailleurs la D2 Suisse (Thoune) ferait partie des mis en cause... Et écoutez donc Declan Hill, un journaliste spécialiste de la question, interviewé par un webzine suisse : « Je me souviens d'une rencontre en Malaisie avec un gars qui travaillait pour les triades locales. Et ce mec connaissait tout, mais alors tout, du foot... islandais. Un véritable expert: il me récitait les noms de clubs de première division dont je ne connaissais même pas l'existence, mais aussi ceux d'équipes de villages de moins de 5000 habitants. »

Mais cette fois ci, avec ce mégascandale potentiel, on a l'impression de pêcher du gros poisson ! Ah, on n'avait pas vu cela depuis une fameuse affaire OM-VA... ou plus récemment la rocambolesque affaire Luciano Mioggi qui avait valu une rétrogradation à la Juve.

Les présumés tricheurs de cette vaste affaire : un réseau mafieux basé en Allemagne. L'objectif des tricheurs : maximiser leurs gains sur les sites de paris sportifs en ligne. Leur méthode : corrompre quelques joueurs de l'équipe la plus faible des deux, juste une poignée pour que ca ne se remarque pas trop sur le terrain, et de temps à autre aussi des arbitres (mais c'est moins fiable). Leurs intermédiaires : des ex-footballeurs ou ex-entraineurs bien introduits dans le milieu du foot, souvent comme agents de joueurs. Petit fait nouveau intéressant : une société autrichienne bien connue de la place, Runningball, spécialisée dans l'information sportive et fournisseur de données aux mastodontes de l'industrie des paris en ligne, est dans la ligne de mire et a fait l'objet d'une perquisition...

Alors que retenir de cette nouvelle affaire ?

D'abord, la corruption ne touche pas que la Ligue 1 islandaise ou la Ligue 2 suisse, et les allégations de matchs truqués à la dernière Coupe du Monde deviennent tout d'un coup beaucoup plus crédibles.

Ensuite, la crise est systémique : les mafias ont infiltré le milieu du foot, un secteur dirigé essentiellement par d'anciens joueurs qui n'ont pas les compétences pour gérer les milliards de dollars d'enjeu financier que représente ce sport.

Enfin, et surtout, il faut d'urgence lutter contre toutes les formes de paris sportifs en ligne. Il n'y a aucune raison de croire que les sites des leaders européens (Bwin, Unibet etc) sont à l'abri de paris truqués. Il faut d'urgence revenir en arrière en France et fermer l'accès à tous les sites de paris en ligne, aussi bien aux sites illégaux asiatiques qu'aux majors du milieu qui se sont vues accorder une licence il y a quelques mois.
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jeudi 19 novembre 2009

La main d'Henry ou l'occasion manquée de devenir une légende

Cette main de Thierry Henry, même au basket elle n'est pas valable, c'est une « reprise de dribble ». Elle est clairement volontaire, c'est indéniable, et Rama Yade, qui a affirmé le contraire, s'est une nouvelle fois rendue ridicule.

Henry, pour ceux qui suivent de près sa carrière, savent qu'il n'a jamais été très clair: à Arsenal et même en Equipe de France je crois, il a marqué quelques buts en tirant les coups francs sans attendre le coup de sifflet de l'arbitre, alors que la gardien place son mur... Et je me souviens qu'à une époque Titi se faufilait derrière les gardiens de but pour, d'un coup de tête, essayer de leur chiper le ballon des mains et s'offrir un but grand ouvert. Heureusement cette astuce, à la limite de la tricherie, n'a jamais marché...

La classe, la grande classe internationale, celle qui lui aurait fait mériter le Ballon d'Or qu'il a tutoyé à plusieurs reprises, cela aurait été d'aller voir l'arbitre, juste après le but de Gallas, et de lui dire la vérité. Simplement. Lui dire la vérité, annuler le but, et on repart à 0-1 et on essaie d'égaliser à la régulière. Mais Titi, élevé par Arsène Wenger le mégalo et par les tricheurs de la Juve, n'est pas de cette école.

Et pourtant le vrai fair-play existe : en 1997, lors d'un Arsenal-Liverpool à Highbury, l'attaquant des Reds Robbie Fowler se voit accorder un penalty imaginaire. Il passe ensuite quelques minutes à essayer de convaincre l'arbitre de son erreur... en vain. Fowler tire le penalty et bien entendu le loupe, direct sur le gardien, la grande classe! Bon ce n'était pas un match de l'enjeu de France – Irlande, mais tout de même, cela crée une belle légende...

La main d'Henry, elle, trois ans après le coup de boule ridicule de Zidane, porte un coup fatal au foot français : les Bleus sont maintenant etiquetés comme les nouveaux Italiens, et nous aurons beaucoup de mal à nous débarasser d'une tenace réputation de tricheurs.

Le seul que cela fait sûrement rire,c'est Raymond Domenech, lui qui depuis des années passe son temps à insulter la Squaddra Azzurra et qui se retrouve aujourd'hui dans la peau de ses ennemis, dans la peau du traitre, dans la peau du tricheur. Pervers comme il est, je suis sûr que ça lui donne la patate.

Le foot français tombe bas. Il faut rejouer ce match.



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samedi 7 novembre 2009

Démarquée ? Non, hors jeu...

Se démarquer? Tout un savoir-faire. Seul un petit nombre de renards des surfaces, de Gerd Müller à Pipo Inzaghi, sont passés maîtres dans cet art. Je ne sais pas si ces illustres avant-centres inspirent Rama Yade, mais notre Secrétaire d'Etat aux sports vient une nouvelle fois de se faire remarquer, et pas de la plus jolie des manières.

Alors que Roselyne Bachelot, Eric Woerth et une poignée de parlementaires s'évertuaient assez courageusement à supprimer l'une des niches fiscales les plus scandaleuses de notre République, le droit à l'image collectif (DIC), lequel exonère de charges sociales les plus hauts salaires de sportifs, Rama Yade s'est posée en « défenseur des sportifs ». En fait, Rama est manipulée par un secteur on ne peut plus corporatiste : les clubs de sport professionnel.

La suppression du DIC est bel et bien une mesure salutaire, le préalable indispensable à une réflexion d'ensemble sur le plafonnement des salaires, appelé « salary cap » dans le monde du sport. Et on ne peut qu'applaudir des deux pieds lorsque Roselyne Bachelot, d'après les propos que lui rapporte le Canard Enchainé, explique qu'un Ministre des Sports, ça n'est « pas là pour caresser dans le sens du poil des sportifs qui gagnent moyenne 40.000 € par mois, ou pour permettre aux footballeurs de se payer des Maserati ou des Porsche ». Bien résumé.

Le plus triste dans cette histoire, c'est la main tendue du PS à Rama Yade. Dans le but d'affaiblir encore davantage Sarko et l'UMP, les socialistes n'hésitent pas à proposer à Rama Yade de rejoindre leurs rangs. Ils oublient un point important : le bilan de la Secrétaire d'Etat aux Sports n'est pas seulement maigre, il est mauvais ; Rama ne jure que par le sport d'élite, qu'elle achève de transformer en sport business, en sport spectacle. AlterSport, dans une précedente chronique l'avait pressenti. Je persiste et signe : Rama joue la carte du sport people, et ne cherche, au travers de ses fonctions, qu'à briller aux côtés des étoiles du stade.
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dimanche 25 octobre 2009

Sports et corruption : le rapport de Transparency International

L'ONG anti-corruption recense les 7 plaies du sport moderne : achat de matchs, mauvaise gouvernance, construction inconsidérée de stades, crime organisé, transferts opaques, sponsoring privé, et médias sous influence. Autant de portes ouvertes à l'argent sale.

Un vrai catalogue à la Prévert, ce rapport de Transparency International sur la corruption dans le sport. L'ONG basée à Berlin, spécialisée dans la dénonciation des pots-de-vin et autres traffics financiers, a publié en septembre une analyse de la corruption dans le monde du sport. C'est écrit dans un langage assez bureaucratique, dans cette novlangue qui caractérise les publications des institutions internationales, mais en lisant entre les lignes, le rapport de Transparency International fait froid dans le dos. Commentaire de texte.

Commençons par le plus médiatique : l'achat de matchs, « match-fixing » en anglais. Transparency International note que les récentes affaires révélées par la presse (hand en Allemagne, foot en Belgique ou en Pologne) ont eu lieu dans des pays pourtant peu réputés pour leur haut degré de corruption. Sous-entendu : dans les pays ravagés par la corruption, l'achat de matchs est certainement monnaie courante. Et en France alors ? Notre beau pays, avec l'affaire OM-VA, a été pionnière en la matière... Et l'ouverture des paris sportifs en ligne, décidée de force par Eric Woerth et Bernard Laporte pour faire plaisir à leurs potes Partouche, Barrière, Lagardère and co, va certainement faire remonter la cote de notre Ligue 1 chez les parieurs des mafias asiatiques, expertes en matière de corruption d'arbitres et de joueurs!

Les stades ensuite... Eh oui, Transparency International révèle que de nombreux contrats de construction de stades donnent lieu à des pots-de-vin et des rétro-commissions. Sans blague! Info transmise à Rama Yade, Philippe Séguin et consorts, qui veulent creuser encore les déficits publics pour nous construire des nouveaux stades de foot. Et à Delanoé, dont le projet de Grand stade de rugby dans la capitale commence à sentir le roussi. Mais non, je suis mauvaise langue, il n'y a pas de souci à se faire, quand on connait la propreté des appels d'offres dans notre belle République exemplaire.

Continuons, continuons... Les transferts... Ah les transferts, un bon filon pour blanchir de l'argent via les commissions aux agents... Certes, la FIFA entame le commencement du début d'une amorce de régulation... En fait, pour l'heure, rien n'a changé, si ce n'est que les agents auront bientôt une jolie carte avec le logo de la FIFA dessus...

Plus inattendu, mais ô combien dans l'air du temps, le sponsoring sportif... Car Transparency International note que dans ce domaine règne la plus grande opacité! Et que les grands groupes qui sponsorisent champions (ex : Team Lagardère) ou événements sportifs (ex : Meeting Areva) pourraient, à l'avenir, utiliser leurs oeuvres de bienfaisance pour solliciter des passes-droits auprès d'hommes politiques... Ah bon, Lagardère, il ne se donne pas tout ce mal pour la beauté du sport?

Le meilleur pour la fin... Les médias. Et oui, les journalistes sportifs, qui manquent singulièrement d'indépendance, laissent filer la corruption... La presse sportive française, l'Equipe en tête, Daniel Bilalian et France Télés dans sa roue, serre la soupe du sport business. Elle ne jure que par la performance sportive, que par l'exploit et la victoire en bleu. Elle ne mène aucun travail d'investigation. Les grands média ont tué le Tour de France, le transformant en symbole du sport corrompu. Bien vu Transparency International, il ne fallait pas oublier les médias dans votre sombre tableau!

Le crime organisé, conclut l'ONG, profite de l'aubaine et s'intéresse de plus en plus au sport. L'une des causes profondes de la progression de la corruption, c'est la mauvaise «gouvernance» dont souffent nombres d'institutions sportives. Il faut comprendre par là que des sportifs sans autre référence que leurs records sur les terrains se retrouvent à diriger des clubs et des fédérations et à gérer des centaines de millions de dollars. Et ces fédérations refusent obstinément toute tutelle des autorités politiques... Vous l'aurez compris en lisant entre les lignes : Transparency International pense (comme nous) que le CIO est un repaire d'anciens sportifs incompétents qui vendent leurs votes, parfois tout à fait consciemment, à des lobbys industriels.

Il reste cependant un peu d'espoir... Bakchich rapporte que 48 personnalités du monde du sport, emmenées par le journaliste Declan Hill (élu, rappelez-vous, altersportif de l'année 2008!), ont enjoint le CIO à agir enfin contre la corruption. Lequel CIO vient de demander à une société privée suisse (International Sports Monitoring) de surveiller les paris liés aux compétitions olympiques. Une initiative certes modeste, mais à ma connaissance sans grand équivalent dans les autres compétitions sportives.
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mercredi 7 octobre 2009

Astana, son tramway, son pétrole et son écurie cycliste

La visite de Nicolas Sarkozy à Astana et le traitement privilégié d'Astana par l'UCI relèvent tous deux d'une RealPolitik malsaine.

Vous ne trouvez pas ça rigolo, vous, que l'affaire «Astana-équipe cycliste» éclate au moment même où Sarkozy est en visite express officielle à «Astana-capitale du Kazakhstan»? Coïncidence? Certainement. Mais l'amitié franco-kazakh est un point de plus en faveur de l'Union Cycliste International (UCI) et de tous ceux qui veulent laisser le Tour de France à l'abri des meilleurs contrôles anti-dopage. Explications.

On connait la passion de Sarkozy pour le cyclisme en général et pour le Tour en particulier. La comm' présidentielle, relayée cet été par Rama Yade, c'était «le Tour est éternel, les années noires du dopage sont derrière nous, le Tour est une fête populaire, il fait partie de notre patrimoine, blah blah blah». Il constitue surtout une vitrine touristique très lucrative. Ne cassons pas la poule aux oeufs d'or avec ces histoires de dopage.

Le scénario du Tour 2009 était couru d'avance (comme le duel Contador-Armstrong d'ailleurs, lui aussi storytellé bien avant le départ) : pas d'affaires de dopage pendant le Tour, et après le Tour un bras de fer judiciaro-médiatique entre l'AFD et les coureurs incriminés.

Il faut dire que l'UCI, d'après le rapport rendu public par l'Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD), a cette année déployé tout son savoir-faire pour saborder la lutte anti-dopage. Les exemples de dysfonctionnement font florès: avant même le départ de l'étape, l'UCI aurait averti un coureur qu'il serait contrôlé à l'issue de tel contre la montre, alors que la règle stipule que l'enveloppe doit être décachetée 2 kilomètres avant l'arrivée ; les normes de conservation des échantillons n'ont pas été respectées... à dessein? ; et, plus grave encore, le rapport de l'AFLD pointe un «traitement privilégié» à l'égard d'Astana... Astana, l'équipe d'Armstrong et Contador justement... et du président-dictateur Nazarbaiev, nouvel ami de Sarko...

Alors, Sarko et Nazarbaiev ont-ils parlé cyclisme? Sûrement pas... Mais le point commun, dans ces deux affaires, c'est qu'elles relèvent toutes les deux d'une RealPolitik assez malsaine. Pour exploiter du pétrole et vendre un tramway, on ferme ici les yeux sur les droits de l'homme. Pour faire venir en France les fans de cyclisme hollandais et espagnols, on ferme là les yeux sur le dopage dans le Tour. Sarko et l'UCI partagent une même idée de la morale politique : faisons des affaires et du spectacle, et ne nous laissons pas emmerder par des valeurs comme l'équité sportive ou les droits de l'homme. Nazarbaiev, dictateur plein aux as et fan de cyclisme, est leur ami commun.
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samedi 3 octobre 2009

Pékin 2008, Sotchi 2014, Rio 2016 : cherchez l'erreur

Chicago, Rio, Madrid, Tokyo... vraiment cette année, le CIO était confronté, pour le choix de la cité olympique 2016 à un choix difficile : ne voilà que des villes situées dans des pays stables, démocratiques et dirigés par le centre-gauche!

C'est vrai que ces dernières années, le CIO avait donné pas mal de gages aux dictatures... Regardez ce qui se passe en Chine, chez les Ouigours comme au Tibet... Jacques Rogge, naïf ou cynique, voulait nous faire croire que les JO amélioreraient la situation des minorités et des droits de l'homme dans l'Empire du Milieu... Funeste erreur... Naïf ou cynique? Cynique.

Et puis Sotchi 2014! Là, le CIO avait frappé fort : choisir pour les Jeux d'Hiver une station balnéaire (!) symbolique de la corruption des élites russes et de l'impéralisme de Poutine dans le Caucase, c'était osé. Jacques Rogge and co l'ont fait.

Qu'on se le dise : le choix d'une ville olympique, c'est d'abord une affaire de gros sous et de diplomatie géostratégique (un peu comme l'Eurovision). Les droits de l'homme, les membres du CIO s'en foutent complètement. Samaranch et Rogge piétinent depuis 30 ans les valeurs de l'olympisme, alors pourquoi voudriez-vous qu'ils ne piétinent pas les droits de l'homme?

Moi je ne crois plus du tout au CIO, mais d'autres y croient encore un peu. Alors, encourageons les... Human Rights Watch, tenez, par exemple. L'ONG américaine des droits de l'homme vient de demander très officiellement au CIO de de créer un comité permanent pour le respect des droits humains dans les pays hôtes... Ca paraît bien la moindre des choses... Mais je crains personnellement qu'il faudra bien 15 ans au CIO pour se plier à cette demande.

Allez, arrêtons d'être mauvaise langue. Fêtons comme il se doit la victoire de Rio pour les Jeux 2016. En dansant la samba mondiale, de Lhassa et à Urumqi, en passant par Grozny.
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jeudi 10 septembre 2009

Foot féminin: un jour on s'y mettra

Vous le saviez vous que les Françaises ont atteint les quarts de finale de l'Euro 2009 de foot féminin? Moi non... C'est au détour d'un article sur Rue89, consacré aux lesbiennes dans le sport, que je l'ai appris... C'est bien triste... En France, le foot, bien plus que les autres sports collectifs, a du mal à laisser aux filles la place qu'elles méritent. Au Etats-Unis, le soccer féminin est le sport d'équipe numéro un chez les étudiantes. Résultat, les matchs du championnat universitaire US sont diffusés à la télé! On croit rêver. Autres nations phares : les pays scandinaves, l'Angleterre, l'Allemagne et... la Corée du Nord. Les succès des filles de Pyongyang ont d'ailleurs servi de modèle aux garçons, qui viennent quant à eux de se qualifier pour la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud...

Si le foot féminin ne fait pas recette en France, c'est que ce sport serait associé à l'homosexualité présumée de leurs pratiquantes. Et les lesbiennes feraient peur aux sponsors et aux spectateurs. Seulement voilà, personne n'a jamais démontré qu'il y avait plus de lesbiennes dans le foot que dans le hand ou le basket... Et dans ces sports justement, le public répond présent quand les filles font des résultats. Regardez Bourges par exemple : les Tangos, l'équipe féminine de basket, sont la fierté de la ville. Plus de 2000 spectateurs à chaque match. Et un nombre incalculable de titres, en France bien sûr, mais aussi en Europe.

La faute, c'est celle des médias. Le public français pourrait s'intéresser au foot féminin, comme il s'est mis au tennis féminin, au hand féminin ou à la natation féminine. Il n'y a pas de raison... Mais les médias français ne jouent pas le jeu. Il faut se connecter à Europsort, dans les méandres du paysage audiovisuel, pour espérer suivre l'euro féminin de Finlande... Et là, devant ma télé, pour la finale Allemagne – Angleterre, le commentateur d'Eurosport paraît peu impliqué... (en fait je suis même sûr qu'il n'est pas sur place en Finlande, mais qu'il commente devant sa télé, comme cela se fait de plus en plus sur la TNT...)

Bon allez je vous laisse, les Anglaises viennent de réduire le score face aux Allemandes. 2-1 pour la Mannschaft, mais rien n'est encore joué. Un super match... Alors vous comprendrez que j'ai autre chose à faire que de transmettre sur Internet mes états d'âme sur le sport féminin...
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vendredi 4 septembre 2009

Affaire Kakuta : l'heure de la reconquête

Interdit de recutement pendant 18 mois, Chelsea va devenir le premier club des années 2000 à l'effectif stable. On aime ça! La FIFA semble enfin s'attaquer aux traders du foot.

Ca y est, je l'ai trouvé mon club préféré de Premier League. Il y a quelques années, mes favoris c'était Charlton Athletic, en raison de leur engagement anti-raciste, dans les tribunes, bien avant tout le monde. Mais aujourd'hui Charlton se morfond dans des divisions oubliées...

Mon club anglais préféré, ce n'est pas Arsenal, même avec la présence de tous ces Frenchies... Je ne supporte plus les larmoiements d'Arsène Wenger et sa mauvaise foi incroyable. Ce n'est pas non plus Manchester City, la nouvelle poule aux oeufs d'or d'émirs du pétrole, ni Manchester United, vendu aux businessmen américains. Eventuellement le Liverpool de Steven Gerrard, pourquoi pas, sur un malentendu on pourrait s'aimer à nouveau...

Non, ma nouvelle petite chérie Anglaise, c'est Chelsea. Oui, vous m'avez bien entendu, Chelsea! Club de hooligans skinheads dans les années 80, les Blues, sous la houlette de l'oligarque russe Roman Abramovich, sont devenus, dans les années 2000, le premier club bling-bling du monde moderne. Mais aujourd'hui, tout cela est fini, retour à la disette. La FIFA vient d'interdire Chelsea de procéder à tout recrutement jusqu'en janvier 2011. Les faits semblent minimes : Chelsea a obligé un jeune pensionnaire du centre de formation de Lens, Gaël Kakuta, à rompre son contrat en 2008 pour rejoindre Stamford Bridge. Les Nordistes ont porté réclamation auprès de la FIFA. La sentence, lourde, vient de tomber: 1 an et demi sans recrutement. En fait, Chelsea, comme on dit dans le foot, a été sanctionné « pour l'ensemble de son oeuvre ».

Car des mauvais coups, il en a fait Abramovich. Qu'on se rappelle simplement l'altercation violente entre l'entraineur des Blues, José Mourinho, et le sélectionneur des Bleus, Domenech. « Esclavagiste », avait osé Mourinho après que Domenech eut convoqué en sélection nationale, pour des matchs de préparation, Claude Makelele, milieu de terrain de Chelsea à l'époque des faits!

Donc, maintenant, je supporte Chelsea. En voilà enfin un, un club avec un effectif stable : privé de son pouvoir d'achat, Chelsea ne pourra pas vendre ses joueurs... Bref Chelsea redevient un club à l'ancienne, où les joueurs font une longue carrière, loins des sirènes du mercato. Et en 2011, après une Coupe du Moinde éreintante, Chelsea FC, avec ses Drogba, Anelka et Ballack, ce sera un peu comme le Milan AC aujourd'hui : une équipe de vieilles gloires, revanchards à souhait. Nul doute que cela les motive et leur donne ce petit plus qui leur a manqué ces saisons dernières pour être le meilleur club du monde...

Bien entendu Abramovich a fait appel auprès du Tribunal Arbitral du Sport de Lausanne qui ne manquera pas, soyons en sûr, d'annuler la décision de la FIFA. Mais d'ici là, jouissons de cette heureuse nouvelle. Pour la première fois de son histoire, la FIFA tente de mettre un coup d'arrêt à la folie des grandeurs du foot business. Le haut de la vague est passé. Voici venu le temps de la reconquète et de la reconstruction d'un football débarrassé de ses traders les plus fous.
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mardi 1 septembre 2009

La F1 droit dans le mur

Moi je croyais que le coup du faux accident de voiture pour maquiller un crime, c'était dans les vieux films de gangsters qu'on avait ça! Mais non, en F1 aussi, il y a des faux accidents.

L'écurie de F1 Renault, en 2008, aurait demandé à son pilote Nelson Piquet Jr de foncer dans le mur afin de permettre à son autre pilote, Fernando Alonso de profiter de la confusion générale pour remonter tous ses concurrents. Nelson Piquet Jr étant brésilien, comme feu Ayrton Senna, l'affaire fait grand bruit à Sao Paulo où on ne rigole pas avec l'intégrité physique des pilotes locaux. L'histoire complète, un peu technique, nous est contée dans Le Monde. Bon il faut encore parler au conditionnel, mais tout de même, ça la fout mal.

Le plus drôle, c'est que ca n'étonne personne qu'une écurie de F1, parrainée par une multinationale de l'automobile, s'adonne à ce genre de tricheries et mette en danger la sécurité de l'un de ses concurrents pour favoriser la victoire de son pilote vedette.

Moi je vous le dis, on ferait mieux de les faire tous partir avec la même voiture au départ, ce serait plus équitable. Cela signerait aussi la fin des écuries, des organisations très louches qui essaient de contourner systématiquement tous les règlements qu'on leur impose.

Il y avait eu la pub des lobbys du tabac, les affaires d'espionnage industriel, l'absence de prise de conscience écologique d'un sport pollueur non payeur. Mais la F1 parvient à chaque fois à nous émerveiller avec des scandales encore plus fous! Cette fois, c'est Renault qui fait carrément un bras d'honneur à la sécurité routière et qui demande à l'un de ses pilotes d'avoir un accident. Vraiment... c'est la F1 qui va droit dans le mur... (jeu de mots facile, j'en conviens).
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dimanche 23 août 2009

Rama Yade, début de saison difficile

Avec ses premières bourdes, Rama Yade marche droit dans les pas de Bernard Laporte

Petit moment de télé pittoresque sur France Télé hier : Patrick Montel, le Thierry Rolland de l'athlé français, invite Rama Yade à commenter à ses côtés la journée des Mondiaux de samedi, journée prometteuse pour les Tricolores. Là Patrick Montel, qui a l'habitude de parler aux athlètes féminins comme si elles étaient ses pouliches, essaie de mettre le vernis pour Rama: Madame la Ministre, si votre Ramage (1) est aussi beau que votre plumage, blah, blah, blah. Puis c'est le dérapage : « c'est un peu une déception pour vous d'hériter de ce Ministère des Sports, n'est-ce pas? » (en substance). Hé Pat, qu'est-ce qui te prend, tu te prends pour Karl Zéro? Rama se braque (on la comprend un peu), Montel s'épanche en excuses un peu foireuses, et il se met à flipper sa race à l'idée de se faire engueuler par Daniel Bilalian! Rigolo, rigolo... Ensuite, Rama fait genre « mais si je m'y connais en sport, la preuve je pratique le handbol » : arrgh, cette fameuse erreur de prononciation et en Allemagne, dans la patrie du hand en plus!

Bon tout cela n'est vraiment pas grave. On le savait déjà que Rama Yade n'y connait rien en sport : lors de son discours d'investiture, n'avait-t-elle pas fait appel à « Jesse Owens brandissant son poing rebelle face aux Nazis » (sic)? Mais après tout on s'en fout que Rama ne soit pas une fan de sports, Marie-Georges Buffet ne prétendait pas l'être par exemple, ce qu'on attend de notre Ministre, c'est qu'elle mette un peu d'ordre dans le sport français voire européen... Seulement voilà, c'est mal barré. En tant que petit chien-chien à Sarko, elle en fait des tonnes pour faire plaisir à son maître.

Premier exemple. Interview pendant le Tour de France : tout comme le Président, Rama Yade ne fait que vanter de cette course de légende, véritable patrimoine de notre cher pays plébiscité par nos concitoyens. Juste un mot sur « les années noires du dopage » qui seraient derrière nous. Le Tour de France c'est des beaux paysages et des athlètes exceptionnels et circulez y a rien à voir, on ne va tout de même pas critiquer une épreuve qui nous ramène tous les ans des centaines de milliers de touristes étrangers, non? Rama Yade, ce jour là, c'est du copié-collé des mots prononcés par Sarko quelques jours auparavant... Aucune initiative personnelle... Tant et si bien que c'est Roselyne Bachelot, en tant que Ministre de tutelle, qui s'est senti obligée de remonter (un tout petit peu) les bretelles d'une UCI bien peu professionnelle en matière de lutte anti-dopage...

Deuxième exemple. Hier donc, aux côtés de Patrick Montel. Rama martèle que la France doit construire des stades, c'est d'ailleurs pour ça qu'elle est venue à Berlin, pour y voir un stade mythique. Construire des stades, voilà le nouveau mot d'ordre de notre Ministère des Sports. Laporte aussi, avant Rama, s'était transformé en ingénieur des travaux publics. Avec Rama, on a l'impression que cette histoire de stades, censés permettre à la France d'organiser des compétitions majeures du type Euro 2016, est devenue une fin en soi... Sarko et Séguin ont clairement ordonné à notre Ministre de faire la promo de ce dossier à chacune de ses interventions publiques... Pas question de parler d'autre chose que de cela...

Quand même, s'inviter 10 minutes sur France Télé pendant les Mondiaux d'athlétisme sans dire un mot sur la nécessité de développer l'athlé chez les jeunes, ce n'est pas très sérieux. Car c'est là que le bât blesse en France, tout le monde le sait. L'athlé attire peu les jeunes, il n'a pas une image de sport fun... L'athlé en club, non merci, on en fait déjà suffisamment au collège et au lycée... Si bien que de nombreux jeunes espoirs de l'athlétisme français sont repérés un peu par hasard, après avoir commencé par le rugby ou le foot... Et dans les clubs, si le nombre de licenciés augmente en effet, c'est encore assez lentement.

Avec ses premières bourdes, Rama Yade marche donc droit dans les pas de Bernard Laporte, gaffeur en chef du précédent gouvernement. Marquée à la culotte par l'Elysée, ce n'est qu'en prenant son indépendance vis à vis de Sarko et de sa vision commerciale du sport d'élite que Rama Yade parviendra, on lui souhaite, à continuer à exister sur le plan médiatique.

(1) ce magnifique jeu de mots est de ma composition!
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samedi 22 août 2009

A bientot sur Twitter?

Salut les alternautes,

J'ai été bien absent des ondes ces dernières semaines, pas mal de choses à faire et puis ensuite des vacances. Alors que plus que jamais l'actu sportive s'est déchainé : test de féminité pour une athlète sud-africaine, course technologique au maillot de bain bionique, transferts mirobolants dans le milieu du foot, abandon de la lutte anti-dopage dans le Tour de France, nomination-punition de Rama Yade aux Sports...

Et malgré toutes ces guignolades, j'adore toujours le sport...

Serais-je moi-même en train de jeter l'éponge? De me contenter d'un sport-spectacle dopé aux dollars, aux médocs et aux paillettes? Non je continuerai le combat!!!!! (ta-ta-ta-ta = ici imaginez la musique de Vème symphonie de Beethoven).

Je réfléchis à où et quand... : Ouvrir un nouveau blog "AlterSport saison 2009-2010"? Ou bien aller sur Twitter? Ou bien aller faire des happenings sur les plateaux télé ou dans les réunions ?

Je réfléchis, mais la rentrée AlterSportive, c'est pour bientôt!
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samedi 2 mai 2009

Last Man Standing, du sport à la télé, autrement

Ras le bol de ces footballeurs qui se roulent par terre au moindre petit choc? Envie de vrais sports un peu extrêmes et de dépaysement? Alors, la série de télé-réalité Last Man Standing, Que le meilleur gagne en français, est faite pour vous. Le principe : une poignée de jeunes athlètes britanniques est envoyée chaque semaine dans des zones peu touristiques pour y affronter les autochtones à leurs propres sports. Compétition de tir à l'arc traditionnel au Bouthan (eh oui rappelez vous, il y a souvent des gars de l'Hymalaya qualifiés aux JO pour le tir à l'arc), combat de lutte sahélienne au Burkina Faso, épreuve de canoe en Papouasie-Nouvelle-Guinée, course d'endurance dans la neige en Sibérie etc., c'est du sérieux, du sport à la fois technique et physique.

C'est bien entendu produit par la BBC, c'est de bonne facture, on apprend plein de choses sur des cultures étrangères et les jeunes compétiteurs anglais se donnent à fond. Assez souvent même,
après un entrainement intensif et rigoureux, en bons athlètes complets, ils battent les locaux dans leurs propres disciplines.

Ca passe sur la chaîne Planète en France et AlterSport vous le recommande chaudement.

Et puis ca pourrait donner des idées au CIO pour introduire des nouveaux sports olympiques, de faire preuve d'un peu plus de "diversité" dans ce domaine...
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mardi 28 avril 2009

Le Six Plus Five, ici et maintenant

Le foot européen, sous le joug de quelques clubs espagnols et anglais en situation oligopolistique, doit être immédiatement soumis au 6+5.

Bon ce 6+5, c'est pour quand? Parce que 3 clubs anglais, pour la troisième année consécutive, dans le dernier carré de la Champions League, ça devient lassant... Et en plus on retrouve les mêmes : Manchester United et Chelsea côté anglais, et le Barça en invité continental... Seule différence cette année : Arsenal prend la place de Liverpool.

Certes, les demi-finales, aujourd'hui et demain, s'annoncent haletantes, à l'image des quarts de finale qui étaient des supers matchs, au niveau technique parfait, à l'intensité et à l'engagement exemplaires, au suspense continu. Mais tout ça pour quoi? Pour le spectacle, rien que pour le spectacle. Un intérêt sportif quasi nul. Le foot c'est un sport qui se joue à 11 contre 11 et à la fin c'est l'Allemagne qui gagne, déclara en substance et en son temps l'avant centre Gary Lineker. Aujourd'hui, c'est un sport qui se joue à une grosse vingtaine par équipe (car le banc est un élément déterminant pour les résultats), et à la fin c'est les clubs anglais qui gagnent. Enfin, pas tous... pas Bolton ou Wigan... Non le Big Four : Arsenal, Man U, Liverpool et Chelsea. Bref, les 4 clubs anglais les plus riches.

La Champions League, malgré la réapparition des matchs à élimination directe dès les huitièmes, devient aussi ennuyeuse que la domination incontestée de l'Olympique Lyonnais en Ligue 1 de 2001 à 2008. Ou que la suprématie de Michaël Schumacher dans les années Ferrari. Intéressant d'ailleurs l'exemple de la F1... Aussi conservateurs soient-ils, les dirigeants de la F1 ont aujourd'hui pris conscience qu'il était urgent de remettre une petite dose de concurrence dans les sports mécaniques. Les nouvelles réglementations permettent maintenant aux différentes écuries de débuter la saison avec des chances un peu moins inégales.

Mais dans le foot européen, la situation ne fait qu'empirer année après année. L'inégalité prime. Pas de «compétition saine et parfaite» entre les clubs, mais des situations d'oligopoles. Quelques grands groupes sportifs dominent le marché et laissent des miettes (la Coupe de l'UEFA) à leurs concurrents. Leur domination leur rapporte de l'argent, via les droits télé, ce qui accroit leur domination. Un cercle vicieux.

Trois mesures sont dans l'air du temps pour agir. AlterSport vous en a déjà parlé (j'adore parler de moi à la troisième personne ;), mais j'ai envie d'en remettre une couche

1) le salary cap. Il s'agirait de plafonner les salaires des joueurs. C'est plus une mesure d'éthique financière que d'éthique sportive, dans notre contexte de crise économique et financière durable. Tout le monde en parle, même VSD qui titrait récemment dessus... Côté rugby, le Top 14 devrait prochainement mettre en place cette mesure. Mais en foot, c'est un peu plus compliqué, car il y a plus d'intérêts et d'acteurs en jeu... Et on peut parier que les clubs anglais ou espagnols seront plus hauts de plafond que les clubs français ou belges. Le salary cap semble être une mesure difficile à mettre en place... Certains pensent même qu'elle est mise en avant par des responsables de clubs afin de noyer le poisson et de maintenir en fait le statu quo... Bref, le salary cap dans le foot, ça vaut le coup d'essayer, mais c'est pas pour demain la veille. Avant cela, il faut frapper vite et fort.

2) le 6+5. Une idée simple, universelle et rapide à mettre en place : obliger chaque club homologué UEFA à aligner 6 joueurs nationaux dans son 11 de départ. Avec une dérive possible cependant : la naturalisation plus ou moins forcée de joueurs. Mais le 6+5 est embourbé, parait-il, du coté de Bruxelles : la Commission européenne reste attachée au sacro-saint principe de libre-circulation des travailleurs au sein de l'UE.

3) le quota de joueurs formés au club. Ca, c'est le projet phare de l'UEFA. Obliger les clubs homologués UEFA à aligner dans leur 11 de départ un certain nombre de joueurs formés au club. Intéressant, mais c'est pas pour autant que le foot belge relèvera la tête... Les grands clubs anglais et espagnols achèteront simplement les jeunes talents en herbe encore plus tôt, histoire de les intégrer vite fait bien fait dans le quota «formés au club». Couplée à une restriction des transferts de joueurs mineurs, cette politique pourrait cependant s'avérer efficace... Mais elle prendra du temps à se mettre en place; de longues périodes longues de transition seront proposées aux clubs pour se mettre en conformité, histoire qu'ils aient le temps de renforcer leurs centres de formation...

Vous l'aurez compris, chers alternautes, c'est le 6+5 qui a mes faveurs pour une application immédiate. Les autres mesures viendront ensuite quand la situation aura été assainie avec le 6+5. Celui-ci permettrait tout de suite de mettre fin à la domination européenne des clubs anglais. Pour ce qui nous concerne, le retour au pays de bons joueurs français, peut-être pas des stars comme Henry ou Ribery, mais certainement de Bakary Sagna, Nicolas Anelka ou Lassana Diarra, revigorerait notre championnat national. La présence d'un plus grand nombre de Bleus en Ligue 1 contribuerait aussi à renforcer la cote de notre sélection nationale auprès du public français, lequel manque singulièrement d'enthousiasme pour les performances de l'Equipe de France.

PS : les effectifs complets de Chelsea et Arsenal, deux des quatre demi finalistes de la Champions League, ne contiennent même pas 6 Anglais! Avec le 6+5, ils ne seraient même pas capable d'aligner une équipe de départ. Le Barca et Manchester United, eux, ont des effectifs nationaux un peu moins réduits...
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mercredi 15 avril 2009

Handball à terre

Corruption, tricheries, folie des grandeurs, le hand est touché à son tour par les dérives du sport-business.

L'image d'un sport peut se déprécier en quelques mois aussi vite qu'un krach boursier! Depuis l'époque des Bargeots, et encore plus depuis la dernière médaille d'or des Bleus aux JO, le hand masculin passait en France pour un sport de mecs sympas, déconneurs et athlétiques. Mais aujourd'hui, le hand a pris la grosse tête. La folie des grandeurs qui s'est emparé de ses dirigeants fait plonger ce sport dans les bas-fonds de la corruption et du sport-business!

La corruption d'abord... Qui aurait cru que le handball, sport encore relativement confidentiel à l'échelle européenne, sauf peut-être en Allemagne, son pays d'origine, serait au coeur de scandales de tricherie et de corruption dignes de l'affaire OM-VA? L'équipe de Kiel, où évolue Nicolas Karabatic, est le principal accusé. Moyennant 40 ou 50 milliers d'euros, une somme rondelette mais encore accessible, les dirigeants du club allemand auraient acheté des arbitres lors de matchs de Ligue des Champions. Mieux encore : voilà que la Croatie accuse la France d'avoir corrompu les arbitres de la finale du dernier Mondial... De son côté, l'un des arbitres du match, de nationalité danoise, assure qu'il a refusé pendant le Mondial les avances de prostituées prépayées par des émissaires croates. Quelle joyeuse ambiance!

Le sport-business ensuite... Là, c'est la Ligue nationale de handball qui fait fort. Associée à des entrepreneurs européens émigrés aux Etats-Unis, elle a eu l'idée stupide d'organiser le Final Four de la Coupe de la Ligue de hand français à Miami, dans l'American Airlines Arena, l'immense salle des Miami Heat! C'est vrai quoi, la Coupe de la Ligue, tout le monde s'en fout en France, alors pourquoi pas la délocaliser dans un pays (les Etats-Unis) où le handball est totalement inconnu? Affrêtement spécial d'un avion, hôtel de luxe, rien n'a été négligé! Au final, c'est Istres qui s'est imposé dans une salle totalement vide. Bravo les minots du un-trois, vous avez mérité une ballade en limousine sur Ocean Drive! Vous inquiétez pas pour la facture, c'est la Ligue qui régale! Comble de l'aveuglement, dans une interview au Parisien, Alain Smadja, président de ladite Ligue, envisage de renouveler l'opération l'année prochaine. Il faut dire que la Ligue se serait engagée à louer l'American Airlines Arena pour 3 années de suite!

Mais pourquoi diable essayer de convertir les Américains à ce sport? Pourquoi attendre avec impatience «le jour où on ne prononcera plus 'handballe ' à l'allemande, mais 'handbol' à l'anglo-saxonne», comme le déclarait le 21 janvier dernier dans le Figaro Thierry Anti, ancien entraîneur du club de Paris? Le hand a pourtant vécu ces dernières années un développement original et équilibré. Au delà de son pré carré européen, il commence à trouver un public et des joueurs passionnés en Afrique du Nord (Tunisie, Egypte), en Asie (Corée) et en Afrique sub-saharienne (Angola)... Alors l'Amérique peut bien attendre... Et si vraiment on veut conquérir les Etats-Unis, faisons le par le biais d'un développement du hand dans les universités US. C'est d'ailleurs comme ça, à l'école, que cette discipline a pris en France. Même si c'est moins vrai aujourd'hui, le hand était, jusqu'aux années 80, le sport collectif par excellence au collège. C'était d'abord un truc de prof d'EPS, un jeu pour les compétitions inter-classes le midi, juste après la cantine! Vouloir promouvoir le handball au travers de matchs exhibitions un peu bling-bling ne correspond pas vraiment à l'image de marque de ce sport! Erreur de marketing!

Bref, on est loin de l'annonce prophétique du Figaro, qui trouvait en janvier dernier que les responsables de la Ligue de handball faisaient «bouger le sport français». Cette manie de vouloir bouger les lignes, de réformer pour réformer, cette soif de croissance et de conquête de marchés, ont tout simplement emmené le handball français dans un fiasco ridicule et coûteux.
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mercredi 1 avril 2009

L'homme, cet «animal sportif»

Salut les intellos du sport, ne manquez pas la série "philosophie du sport" dans l'émission les nouveaux chemins de la connaissance animée par Raphael Enthoven sur France Culture. Raphael Enthoven, c'est le Raphael de la chanson, l'ex de Carla. Son émission quotidienne de philo sur France Cul à 17h est vraiment sympa. A la fois pointue et accessible.Et ca commence fort dans le premier volet par une citation du philosophe Henri Bergson : "l'homme est un animal sportif". Vous ne voyez pas ce que ça veut dire... Moi non plus, mais vous aurez l'explication de texte en podcastant l'émission. 4 autres volets suivront, dont un alléchant "philosophie du surf" vendredi! Lire la suite...

lundi 30 mars 2009

ADAMS, le grand frère d'EDVIGE?

La fronde des sportifs contre le système de géolocalisation et d'enregistrement de données médicales est exagérée.

C'est la phrase de ce mois de mars, parue dans So Foot, et elle est bien sûr signée Bernard Laporte, le gaffeur en série : «Je ne peux l’affirmer avec une certitude absolue, mais je suis convaincu qu’il n’y a pas de dopage dans le football». Quelques jours après cette pensée fulgurante, l'Agence Française de Lutte contre le Dopage révélait que la DHEA fait des ravages en Ligue 1 : 7 joueurs pro du championnat français, sur 32 ayant subi un prélévement, ont présenté un historique de DHEA dans leurs cheveux!

Cela n'empêche pas Sepp Blatter, le patron de la FIFA, et Michel Platini, celui de l'UEFA, de s'en prendre à leur tour, après Rafael Nadal ou Michael Ballack, au fameux logiciel ADAMS. Mis en place par l'Agence Mondiale Antidopage (AMA), ce système de localisation des athlètes et de suivi de leur dossier médical fournit les informations de base de leur «passeport biologique». On imagine l'angoisse de Platini et Blatter. Le foot n'a jamais vraiment connu de contrôles anti-dopage... On sait par exemple que Zidane, après son coup de boule légendaire, a été exempté de pipi dans le flacon, alors que le règlement de la Coupe du Monde stipule que tout joueur expulsé devrait être soumis à un contrôle anti-dopage! La FIFA est donc pour le moins laxiste... Alors passer directement au passeport biologique constituerait pour le monde du ballon rond un saut technologique qui risque d'y faire pas mal de dégats!

ADAMS fait peur... Fait-il peur parce qu'il risque enfin de frapper un grand coup contre le cancer du dopage? Ou fait-il peur parce qu'il constitue en effet une atteinte aux libertés publiques, dans la lignée du fichier EDVIGE? Pour y répondre, passons en revue trois critères : la localisation, l'accès aux données et la nature des données.

Localisation
C'est la principale critique des détracteurs d'ADAMS : l'obligation pour chaque athlète de donner sa localisation quotidienne serait une gigantesque contrainte et une atteinte à la liberté de se déplacer, un peu comme un bracelet électronique. Une contrainte, car ce n'est pas toujours facile de savoir où on sera la semaine prochaine ou même demain. Même si les troisième mi-temps ne sont plus ce qu'elles étaient, il est difficile pour un rugbyman de dire à l'avance dans quel endroit (et dans quel état) il se trouvera un lendemain de match! Et puis on peut comprendre que tel ou tel champion people flippe à l'idée de transmettre à ADAMS, via Internet, sa localisation de l'été prochain... une fuite et hop, les paparazzi seront là pour l'accueillir! Et pour le golfeur (ou la judoka) qui trompe sa femme (ou son mari) et passe tous ses jeudis chez sa maitresse (ou son amant) et non pas au practice (ou sur le tatami), ADAMS est une catastrophe conjugale! Alors, Atteinte aux libertés? Peut-être... Mais comme le dit Tia Hellebaut, championne olympique de saut en hauteur (citée dans Libération) : «Au même titre qu’un employé est censé être à son bureau pendant certaines heures, je considère que cette disposition fait partie de mon boulot». Il s'agit simplement de pointer, en quelque sorte. Et juste une heure par jour. Les 23 autres heures, les sportifs sont libres de se déplacer comme bon leur semble. Bref, un prix à payer assez modeste qui permet d'effectuer les fameux contrôles inopinés hors compétition, seuls garants d'un suivi objectif des paramètres biologiques de l'athlète.

Accès aux données
Les données publiées sur ADAMS, via Internet, sont essentiellement des auto-déclarations: déclaration par les athlètes de leur emploi du temps, déclaration par leurs médecins des traitements administrés, publication par les membres de l'AMA des examens médicaux pratiqués en et hors compétition. Ici, l'athlète a en permanence accès à son dossier ADAMS. Rien à voir ici avec EDVIGE, où des données pouvaient être collectées sur les citoyens à leur insu! Bien entendu, l'AMA insiste sur le fait que ces informations ne seront partagées que par un nombre restreint de personnes autorisées : les athlètes et leur staff, les responsables des fédérations sportives, les agents de l'AMA... Espérons simplement que l'accès sera suffisamment sécurisé pour dissuader des hackers de le pirater...

Nature des données
Les seules données confidentielles qu'ADAMS collecte sont d'ordre médical. Mais les détracteurs de la lutte anti-dopage continuent à s'abriter derrière la sacro-sainte défense du secret médical... ADAMS, selon eux, laisserait la possibilité de divulguer des informations médicales confidentielles : telle patineuse artistique a subi une IVG l'année dernière, c'est intéressant... et tel basketteur est sous anti-dépresseur depuis 3 mois, la presse people va raffoler de cette information! Mais là encore on peut espérer de l'AMA qu'elle blinde le coffre-fort de ces informations. La crédibilité du projet ADAMS, et son acceptation par les sportifs, passeront par la protection du secret médical. Un secret médical partagé par un plus grand nombre, certes, mais un secret médical qui demeure un secret... Alors qu'EDVIGE entendait synthétiser l'ensemble des données confidentielles concernant un suspect, jusqu'à son orientation sexuelle présumée et ses engagements politiques, ADAMS, lui, s'en tient à l'essentiel : des données médicales objectives et sécurisées.

Alors non, ADAMS n'est pas le grand frère (ou big brother) d'EDVIGE. La fonction de géolocalisation des athlètes est certes très avancée, mais on ne va tout de même pas appeler Amnesty International en urgence pour cela, non? En fait, le principal défaut d'ADAMS, c'est son manque d'ambition : le système ne s'applique qu'aux stars du sport mondial. En Ligue 1, seuls les capitaines des clubs y seront soumis. La grande masse des sportifs de haut niveau, les espoirs, les seconds couteaux, échapperont à ADAMS, faute de moyens.

ADAMS, en définitive, c'est une nouvelle forme de reconnaissance sportive : seule l'élite y a accès. Si j'étais sportif de haut niveau et qu'ADAMS ne s'intéressait pas à moi, je serais triste, comme si j'avais échoué au pied d'un podium. Alors Nadal et Ballack, au lieu de râler, vous pourriez être fiers qu'ADAMS soit votre nouvel ami!

PS : pour tout savoir sur le dopage, je vous conseille l'excellent site dopage.com

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dimanche 22 mars 2009

Back in the game, contre la pensée unique

Bon il est vrai que je me suis un peu absenté de la blogosphère ces dernières semaines... C'est la faute au beau temps... Je passe plus de temps à trainer dehors, à faire du sport, qu'à le commenter... Et en plus, j'ai accès à toutes les chaines du groupe Canal Plus depuis quelques jours, alors je reste un peu scotché devant la télé quand je suis à la maison...

Et justement, l'autre jeudi j'ai regardé les spécialistes europe sur Canal+Sport. C'est une espèce de On refait le match entre techniciens du foot. Le débat portait sur la compétitivité des clubs de foot français. Avec 6 invités de marque : Eric Besson (Ministre de l'Immigration et auteur d'un rapport sur le sujet sus-cité, étrange double casquette), Philippe Séguin (Président de la Cour des Comptes et auteur d'un rapport sur la modernisation des stades de foot en France, étrange double casquette), Didier Deschamps (entraineur SDF), Pape Diouf (Président délégué de l'OM, autodésigné Barack Obama du foot français, sic), Jean-Michel Aulas (Président de l'OL, incontournable Calimero), et Gérard Houiller (placardisé au poste de Directeur technique national).

Autant dire que le débat était couru d'avance : "le foot français n'est pas compétitif parce qu'il manque d'argent, parce qu'il est victime d'une fiscalité étouffante, parce qu'il ne permet pas la construction de stades privés avec des fonds publics, parce qu'on donne trop à la Ligue 2 et pas assez aux clubs d'élite, blah blah blah". Ils s'en sont tous donnés à coeur joie. Sans la moindre once de débat contradictoire. Aucune mention du plafonnement des salaires des joueurs, rien sur le 6+5, le transfert des joueurs mineurs ou l'équité sportive (corrigez moi si j'ai faux ici, j'ai loupé le tout début de l'émission...). Rien non plus sur le fait que les vraies victimes du foot business européen, ce ne sont pas les clubs français, mais les clubs d'Europe du Nord et d'Europe centrale.

Seul Gérard Houiller a eu l'audace de remarquer que c'est d'abord sur le plan mental (la culture de la gagne) et sur le plan tactique (la culture de l'attaque) que les clubs français ont à travailler pour être au niveau de leurs homologues anglais ou espagnols. Mais comme il n'a aucune autorité, personne n'a vraiment relevé...

Encore un bel exemple du manque de professionnalisme des journalistes de Canal Plus, qui se sont livrés là à un véritable exercice de propagande. Prêchant pour leur paroisse du sport-spectacle, ils n'ont pas daigné invité un acteur du football donnant un son de cloche un tout petit peu dissonant!

Bref, ça m'a bien énervé, cette pensée unique. Alors me revoilà, plus saignant que jamais (cette fameuse culture de la gagne). Attention les gars (et les filles), AlterSport is back in the game.

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jeudi 26 février 2009

CHAN, une CAN au rabais?

Cette nouvelle compétition est un aveu d'impuissance : les stars africaines du foot retournent de moins en moins souvent au pays montrer leur talent.

Vous avez admiré avant-hier les dribbles de Kader Keita lors d'OL-Barça? Et vous avez vu hier le but de Didier Drogba pendant Chelsea-Juventus? Les fans Ivoiriens eux aussi vibrent toutes les semaines, devant leur télé, aux exploits de leurs meilleurs joueurs nationaux expatriés en Europe... Mais ils n'ont que très rarement l'occasion de les voir en vrai sur un stade... Les stars africaines du football retournent de moins en moins souvent au pays natal montrer leur talent.

On le sait, le foot africain, par manque de rentabilité, est le parent pauvre de la FIFA. Les fédérations africaines de football n'ont même plus les moyens de convoquer leurs joueurs nationaux au pays pour des matchs de préparation... Depuis plusieurs années, les matchs amicaux des équipes nationales africaines ont lieu en Europe! Comprenez le bien : les clubs européens qui possèdent des stars africaines n'ont pas envie de les voir partir plusieurs jours pour un long périple en avion et de les voir courir sur des pelouses de qualité très moyenne où le risque de blessures est accru.

Ce mouvement de délocalisation des matchs amicaux des équipes nationales n'est pas propre aux sélections africaines : les équipes d'Amérique latine, de plus en plus elles aussi, jouent leurs matchs amicaux en Europe... Mais dans leur cas, c'est plus subtil : il s'agit d'affronter des équipes nationales européennes à l'extérieur (France – Equateur et plus récemment France – Argentine au Stade de France).. Dans le cas de l'Afrique, la délocalisation des matchs amicaux en Europe est totale : même les matchs amicaux entre sélections nationales africaines ont lieu en Europe. Par exemple, c'est au stade Robert-Bobin de Bondoufle (91) que le Cameroun a battu la Guinée le 11 février dernier, en match préparatoire des prochains éliminatoires CAN-Coupe du Monde. Eto'o à Bondoufle, ça valait le déplacement!

Alors pour lutter contre la raréfaction des matchs internationaux sur le continent africain, la Confédération Africaine de Football (CAF) a eu l'idée de créer une nouvelle compétition : le CHAN, le Championnat d'Afrique des Nations. Son originalité : faire s'affronter des équipes nationales composées exclusivement de joueurs évoluant dans un club de leur pays! Aucun expat', que des locaux! Des équipes B en quelque sorte, composées de joueurs restés au pays. La première édition de le CHAN a lieu actuellement en Côte d'Ivoire. Issa Hayatou, le Président de la CAF, et le Président Gbagbo, l'hôte du championnat, répètent que cette nouvelle compétition présente la vivacité du football d'Afrique tel qu'il est pratiqué toutes les semaines sur les stades du continent. L'idée est intéressante. Il est vrai qu'avec l'expatriation de plus en plus précoce des stars africaines de football, le foot africain, comme le foot yougoslave ou le foot sud-américain, a tendance à perdre sa spécificité, sa «culture»... Le style de jeu, à l'échelle mondiale, est de plus en plus uniformisé. Une compétition comme le CHAN pourrait permettre de revitaliser un football africain «endogène» et de valoriser un style de jeu local éloigné des consignes standardisées des grands clubs européens...

Mais ne rêvons pas, le CHAN ne passionne pas grand monde... L'engouement des Ivoiriens est assez limité... Seuls 5000 spectateurs ont assisté à Bouaké aux matchs Ghana–Zimbabwe et RDC-Lybie. Et le mauvais résultat des Eléphants en match d'ouverture (défaite 3-0 face à la Zambie) n'arrange pas les choses...

Alors ce CHAN a-t-il un avenir? Espérons le, mais ce n'est pas sûr... Cette compétition, aussi louable soit elle, est d'abord un aveu d'impuissance : pâle succédané de la CAN, le CHAN confirme un peu plus que la migration des stars africaines du football est un phénomène durable.
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mercredi 18 février 2009

Lagardère : main basse sur le sport français

En bon industriel, Arnaud Lagardère cherche le contrôle de l'ensemble de la filière : athlètes, clubs, compétitions, paris, droits télé, médias sportifs, rien ne lui échappe.

C'est bon d'avoir un ennemi... Un qu'on déteste, un dont on souhaite ardemment la chute... Mon Alter-Ennemi, c'est Arnaud Lagardère. Son Groupe vient d'annoncer ses résultats 2008 : chiffre d'affaires en hausse de 3,1%, c'est pas la crise pour tout le monde... Mais l'activité de la filiale Lagardère Sports, d'une valeur de 444 millions d'euros, a baissé quant à elle de 5,2%... Le début de la fin d'un empire sportico-médiatique?

Arnaud Lagardère incarne aujourd'hui en France la collusion de la politique, du business et des médias. Marchand d'armes avec EADS, patron de presse avec Hachette, l'ami du Président s'efforce également de développer un empire du sport-spectacle. Alors comme on ne combat jamais aussi bien son ennemi qu'en le connaissant dans ses moindres détails, je vous propose une présentation détaillée de Lagardère Sports...

D'abord, le very famous Team Lagardère : bon... dans le monde du tennis, la Star Ac' de Lagardère Sports ne fait plus vraiment peur à personne... La crise de confiance de Richard Gasquet semble avoir contaminé l'ensemble du Team, même si la gentille Alizée Cornet s'impose peu à peu comme la numéro 1 tricolore... Chez les hommes, Tsonga et Gilles Simon, les deux locomotives françaises du moment, roulent pour la Fédération Française de Tennis (FFT), pas pour Lagardère... Je n'ai pas une passion particulière pour la FFT, un repaire de vieux requins soupçonnés de manigances diverses, mais dans la lutte d'influence que se livrent le Team Lagardère et la Fédé, je soutiens la Fédé sans hésiter. Si vous allez à Roland-Garros cette année, applaudissez donc des deux mains Simon, Montfils et Tsonga et sifflez discrètement Cornet, Gasquet et Llodra. (Je sais, je ne fais pas dans la dentelle sur ce coup là...).

Autre gros poisson dans l'escarcelle de Lagardère : le Racing. Soumis à un lobbying intense, Bertrand Delanoé a laissé l'industriel s'accaparer le vieux club aristo de la capitale et son country-club de prestige, le Pré Catelan. Résultat, Lagardère possède maintenant une belle écurie d'escrimeurs, de judokas, d'athlètes, de pentathlètes... Pleins de sportifs propres sur eux et à fort potentiel olympique! Modernisation des installations sportives, recrutement des meilleurs entraineurs, les sportifs du Lagardère-Racing sont traités comme des coqs en pâte. Ils ont même accès à une formation universitaire sur mesure à Sciences Po pour préparer leur reconversion!

Très bien, très bien, me direz-vous... Que peut-on donc reprocher à ce mécène de Lagardère? Eh bien, de mélanger les genres... Car l'investissement de Lagardère dans le sport est avant tout financier... De nombreuses sociétés sportives à but lucratif sont en effet rattachées au Groupe. Jugez sur pièces :
- Sportfive - Cette société chargée de faire de la surenchère sur les droits de retransmission des compétitions sportives est l'un des piliers de la bulle spéculative du sport pro! Félicitations!
- Sport4Fun - Ce charmant site de pronostics gratuits sur le sport n'attend qu'une chose : l'autorisation des paris sportifs sur Internet, qui sera donnée par Bernard Laporte dans quelques mois... En attendant, Sport4Fun se constitue un fichier de futurs parieurs...
- Sport.fr, Football.fr - Ces sites d'infos sur le sport sont plutôt bien faits mais rassurez-vous, ils ne mènent pas d'enquêtes, ils ne font que mettre en scène les exploits des sportifs français... On est ici dans l'hagiographie sportive, pas du tout dans le journalisme sportif... Utile le cas échéant pour faire remonter la cote des sportifs maison...
- Le Tour d'Allemagne de cyclisme, l'Open de Suède de tennis – Le Groupe Lagardère fait ici double emploi : il organise ces compétitions importantes et il y fait participer les sportifs qui sont licenciés dans ses clubs! Comme si le PSG était l'organisateur de la Coupe de France! J'ai bien peur que ce genre de conflit d'intérêts évident ne choque plus personne...

On pourrait continuer longtemps la liste des bonnes oeuvres de l'Empire Lagardère qui bouleversent de près ou de loin le paysage sportif français. Que faut-il en retenir? Qu'Arnaud Lagardère contribue largement à la privatisation du sport. En bon industriel, il fait main basse sur l'ensemble de la filière : athlètes, clubs, compétitions, paris, droits télé, médias sportifs, rien ne lui échappe.

Lagardère-père (Jean-Luc), patron émérite des années 80, avait été fort peu chanceux avec le sport : son Matra-Racing avait fait long feu. Souhaitons à Arnaud, sur ce coup là, de marcher sur les traces de son père!

PostScriptum : jeudi 19 février 10h : en relisant ce matin mon article sur Lagardère, je le trouve par moments un peu de mauvaise foi... Quoi? Ce mal caractéristique du sport pro m'aurait-il déjà atteint? Aaaaargh!
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dimanche 15 février 2009

L'AlterFlyer


Le voilà le flyer AlterSport... A enregistrer, imprimer et diffuser dans les Fédés, dans les CREPS, à l'Equipe, à Clairefontaine, au siège du CIO, sur les terrains de pétanque, à la piscine, à Old Trafford, au Maracana, à Twickenham, chez So Foot, à Lillehammer, chez Lagardère, à Saint-Andrews, au secrétariat de la Jeunesse et des Sports, à la FIFA, au Marathon de New York, à Athènes, à Stade 2, où sais-je encore! Lire la suite...

lundi 9 février 2009

Circuit F1 en Ile-de-France : le combat continue

Ah, une petite victoire, ça fait du bien... Les députés viennent d'annuler un amendement sénatorial particulièrement scandaleux... Car avec son catalogue à la Prévert de 1000 mesures pour la relance, Fillon pourrait nous faire avaler n'importe quoi... comme par exemple la construction express d'un circuit F1 en région parisienne.

On a en déjà parlé à plusieurs reprises dans ces colonnes : Bernie Ecclestone, Arnaud Lagardère et Alain Prost complotent entre amis pour mettre Magny-Cours sur la touche et avoir les coudées franches pour faire construire un circuit
F1 tout beau tout neuf en Ile-de-France, une mesure totalement Grenello-incompatible, mais peu importe! Fillon a un petit faible pour les Yvelines, dirigés par son ami UMP Pierre Bédier, et le projet situé à Flins (78) a donc toutes les faveurs du gouvernement.

Alors le Premier Ministre a chargé un sénateur UMP des Bouches du Rhône, en plein débat sur le plan de relance, de voter, tard le 23 janvier, l'amendement n°85 suivant: "Aux fins de l'exploitation d'un circuit automobile homologué pour la formule 1, il peut être passé une convention d'occupation temporaire du domaine public comportant des obligations de service public fixées par la personne publique". En clair, un amendement qui permet d'accélérer les procédures de construction d'un nouveau circuit F1... un amendement, comme le révèle L'Express.fr, taillé sur mesure pour Flins, en concurrence, sur ce dossier avec Sarcelles et Magny-Cours...

Heureusement, des députés de la Commission paritaire mixte de l'Assemblée Nationale ont senti l'entourloupe et ont rejeté l'amendement. Il faut dire que la fronde des riverains du tracé, menée aux sons de "La Formule 1, ça sert à rien", est plutôt efficace. "Flins sans F1" vient donc de gagner une première bataille... mais pas la guerre... rien n'est encore joué...


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jeudi 5 février 2009

Plafonnement des salaires, yes oui cannes

Les subventions octroyées par les collectivités locales aux clubs de foot doivent être conditionnées à la mise en place d'un salary cap.

Il est trop fort cet Obama, hop, il profite de son "état de grâce" pour plafonner à 500 K$ annuels le salaire des chefs d'entreprises bénéficiaires du plan anti-crise... Et tout cela en deux temps trois mouvements, bien joué Barack.

Alors, quand allons-nous enfin plafonner les revenus des sportifs professionnels? Reprenons l'argument d'Obama : l'argent du contribuable américain ne doit pas servir à engrosser des dirigeants d'entreprise déjà multi-millionnaires. Cet argument est tout aussi valable dans le sport pro, et dans le foot français en particulier. Les clubs bénéficient de mannes d'argent public, notamment pour la formation de leurs joueurs et pour l'aménagement de leurs stades. Par exemple, la ville de Paris donne chaque année plus de 2 millions d'euros au PSG... Ce n'est pas rien! Alors en ces temps de vaches maigres, il serait immoral de ne rien faire contre l'indécente inflation salariale dans des clubs en partie financés par l'argent public.

Outre-Manche, les footballeurs professionnels dépassent largement le plafond obamesque : la moyenne des revenus, en Premier League, est de 150.000 € par mois! En France, parent pauvre du foot européen, un joueur de Ligue 1 gagne en moyenne "seulement" 47.000 € par mois. Quelle misère! L'UNFP, le syndicat des joueurs français, a beau crier famine, les Français ne s'y trompent pas : 78% d'entre eux, dans un sondage publié par Le Parisien la semaine dernière, estiment que les joueurs de Ligue 1 sont trop payés.

Alors, quelle riposte prépare notre gouvernement? Un plafonnement des salaires de Ligue 1, un salary cap à la française? Eh bien, on sent Laporte et Fillon un peu gênés aux entournures. Parce qu'ils se sont précisément battus, ces dernières années, pour alléger les charges sociales pesant sur les salaires des footballeurs français. En introduction du rapport Besson sur la compétitivité du foot français, en fin d'année dernière, le Premier Ministre écrivait ainsi : "Le coût global des rémunérations des meilleurs joueurs est supérieur en France à celui de l'Angleterre, l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne, du fait de notre structure de prélèvements obligatoires. Grâce au dispositif du Droit à l’Image Collective (DIC), que nous vous recommandons de pérenniser, et aux récentes évolutions de la législation fiscale sur les revenus et sur le patrimoine, cet écart défavorable s’est réduit pour se limiter à environ 15 % pour une rémunération "moyenne" comparée aux systèmes sociaux et fiscaux de nos principaux concurrents". Manque de pot, un rapport de la Cour des Comptes, cette semaine, compare le DIC à une "niche fiscale" qui a "donné des résultats peu probants". En clair, le DIC est une mesure inéquitable et inefficace!

Toujours Fillon dans le texte : "Si vous le décidiez, une étude qui porterait sur le coût et l’opportunité d’un étalement du paiement de l’impôt sur le revenu tenant compte de la brièveté de la carrière des footballeurs professionnels pourrait cependant être conduite". Ben voyons, un nouvel aménagement fiscal pour les stars du foot, il ne manquerait plus que cela!

Certes, notre gouvernement, du bout des lèvres, se dit partisan d'un salary cap qui plafonnerait le ratio "masse salariale/chiffre d'affaires" des clubs, comme c'est le cas aujourd'hui en rugby dans le Top 14... Mais pour ce qui concerne le foot, affirme le rapport Besson, cette solution ne pourrait être qu'européenne... Et si l'UEFA a bien un projet dans ses cartons, la Commission européenne freine des quatre fers! Bref, le salary cap européen, c'est pas demain la veille.

Alors, faisons franco-français, simplement et sans atermoiements. Et puisque l'Etat ne fera rien, peut-être que les mairies et les régions, importants bailleurs de fonds des clubs de foot pro, auront le courage d'exiger des comptes. Les subventions octroyées par les collectivités locales aux clubs de foot devraient être gelées jusqu'à la mise en place d'un plafonnement des revenus des joueurs de Ligue 1. Soyons obamesques, directs, efficaces. Yes oui cannes.

PS : Le site web de référence sur le foot et les finances, c'est un site portugais très bien fait, Fuetbol Finance. Ils ont publié aujourd'hui leur nouvelle liste des joueurs les mieux payés. En tête à égalité : Kaka et Ibrahimovich, avec un revenu annuel de 9 millions d'euros ; premier Français : Thierry Henry, avec 7,5 millions ; joueur de Ligue 1 le mieux payé : Karim Benzema 4,5 millions.
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